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Extrait de l'hebdo n°3989
Le 26 novembre, les partenaires sociaux et le comité d’organisation des jeux olympiques et paralympiques (Cojop) 2030 dans les Alpes françaises ont signé une charte sociale, économique et environnementale pour des jeux socialement responsables et durables. La CFDT y veillera.

« Cet évènement doit impérativement répondre aux enjeux de transformation écologique auxquels est confronté le monde de la montagne en raison du réchauffement climatique, prévient Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT et cosignataire de la Charte sociale, économique et environnementale des Jeux olympiques Alpes françaises 2030. Ces Jeux doivent être un accélérateur des transitions nécessaires : à travers la création d’activités nouvelles et de nouveaux métiers, le développement des formations nécessaires aux transitions professionnelles, la promotion de mobilités douces et de logements économes en énergie. »
Toutes les organisations syndicales et patronales représentatives sont partie prenante de cette charte. Côté Cojop, son président, Edgar Grospiron (ex-champion de ski acrobatique), et Damien Robert, directeur général exécutif de la Solideo (Société de livraison des ouvrages olympiques) Alpes 2030, établissement public chargé des travaux et des opérations d’aménagement, complètent la liste.
Pas un chèque en blanc
Dans quatre ans, le massif alpin deviendra le principal théâtre de ces épreuves sportives. Si l’événement suscite l’enthousiasme, les chantiers à venir dans quatre « pôles » (Haute-Savoie, Savoie, Hautes-Alpes et Alpes-Maritimes) soulèvent aussi de nombreuses inquiétudes, légitimes, quant à leurs impacts sur l’écosystème montagnard, déjà fragilisé par le réchauffement climatique et le surtourisme.
C’est donc en responsabilité que la CFDT s’engage « pour laisser un héritage social fort et une empreinte environnementale minimale », comme elle l’avait fait lors des Jeux de Paris 2024. « Ce soutien n’était pas un chèque blanc ; il était conditionné à une forte ambition sociale », tient d’ailleurs à rappeler Marylise Léon. Le pari s’était révélé gagnant à l’époque puisque les objectifs d’insertion par l’activité économique (IAE), de respect des conditions de travail et de renforcement de la sécurité des personnels sur les chantiers avaient été largement atteints.

Vingt-huit mesures sociales et environnementales
Les travaux de la Charte sociale, économique et environnementale 2030 s’inscrivent donc dans la continuité de ceux de 2024. Notons que le texte ne contenait alors que seize engagements, contre vingt-huit aujourd’hui. Ensemble, et au travers de ces objectifs partagés, les acteurs sociaux et institutionnels conviennent de faire de l’événement Alpes françaises 2030 « un modèle d’inclusion professionnelle, de droits sociaux, de responsabilité économique et de transition environnementale ».
Parmi les points de consensus figurent des engagements en matière d’emplois de qualité, de protection de la santé, de sécurité et de bonnes conditions de travail. Les signataires s’accordent également sur l’importance de la transition écologique, notamment par l’adaptation des infrastructures existantes afin de limiter les travaux et l’artificialisation des sols, et du développement de transports accessibles et durables proposés à des tarifs « stables et abordables ». Les circuits courts, le soutien à l’économie locale et l’utilisation de matériaux durables font également partie des engagements sociaux à relever.