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Extrait de l'hebdo n°3981

Le spectacle offert par la classe politique est délétère à plus d’un titre. Délétère parce qu’il apparaît tellement éloigné des préoccupations des citoyens et des citoyennes. Délétère car il donne le sentiment que notre système démocratique n’offre aucun espace aux nécessaires compromis.
Toutes les semaines, je me rends sur des lieux de travail pour échanger avec des travailleurs et des travailleuses. Récemment, j’ai discuté avec les communaux du Pas-de-Calais, les bûcherons du Grand Est, les salariés du groupe TF1 et de France Télévisions, des agents de l’hôpital public… Toutes ces rencontres, tous ces témoignages illustrent la variété des situations de travail. Certains exercent leurs métiers dans des conditions très difficiles voire dangereuses. D’autres sont pressurés par des objectifs de rendement toujours plus élevés ou des contraintes budgétaires inatteignables. D’autres encore nous livrent leurs difficultés croissantes à faire face aux aléas de la vie. Toutes et tous ont en commun de profondes inquiétudes. Ces dernières peuvent être liées au casse-tête de l’accès au logement, aux difficultés de trouver des modes de garde adaptés, à des situations de travail nouvelles provoquées par le réchauffement climatique, aux fins de mois de plus en plus compliquées.
Les femmes et les hommes que je rencontre me parlent de leur quotidien. Ils n’expriment qu’un souhait : qu’on les écoute, qu’on tienne compte de leur réalité et qu’on améliore leur situation avec eux. Bien loin des postures et du dogmatisme de certains responsables politiques qui semblent n’avoir pour horizon que les prochaines échéances électorales. Pourtant, des voies de passage sont toujours possibles… si la volonté de dialogue est réelle et si l’intérêt général guide réellement les prises de décision.
La CFDT en fait la démonstration tous les jours dans les entreprises et les administrations. Sans menacer de renverser la table ou espérer le chaos. La classe politique pourrait s’en inspirer et faire preuve de responsabilité. Enfin.