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Extrait de l'hebdo n°3978
Wir schaffen das (“Nous y arriverons”) : c’est en ces termes que l’ex-chancelière allemande Angela Merkel évoquait, en 2015, le défi de l’intégration de 1 200 000 réfugiés. Les données publiées en août 2025 par l’Institut de recherche sur le marché du travail et les professions (IAB) lui donnent raison.

Au lendemain de la parution de l’étude de l’institut de recherche allemand IAB sur l’intégration des réfugiés en Allemagne, le DGB ne cachait pas son enthousiasme face à ce qui passait, en 2015, pour le pari fou d’Angela Merkel. « Ensemble, nous accomplissons souvent plus que ce que nous pensons pouvoir faire. Qui aurait cru cela possible il y a dix ans ? », réagit la Confédération allemande des syndicats. Il faut dire que les chiffres de l’IAB sont implacables : 69 % des réfugiés arrivés en Allemagne en 2015 et 2016 ont aujourd’hui un emploi (dont 5 % en tant qu’indépendants).
Un taux d’emploi des réfugiés relativement élevé
En 2023, ils percevaient un salaire brut moyen de 2 297 euros en 2023 (contre 2 675 euros en moyenne pour l’ensemble de la population active allemande). L’étude révèle également que le taux d’emploi des réfugiés est identique à celui de l’ensemble de la population allemande. Il est même supérieur (76 %) pour les hommes réfugiés des huit principaux pays d’origine des demandeurs d’asile – parmi lesquels la Syrie, l’Afghanistan et l’Irak. En outre, 84 % d’entre eux subviennent à la totalité de leurs besoins par leur propre travail.
Le DGB, qui salue une réussite, reste lucide. « Bien sûr, tout ne se passe pas bien. Beaucoup de réfugiés perçoivent des salaires bas, et trop peu de femmes occupent un emploi rémunéré. » Alors qu’elles représentent un réfugié sur trois, les femmes ne sont que 35 % à travailler. L’IAB rappelle par ailleurs que si le taux de chômage des demandeurs d’asile reste élevé (28,3 % en 2024), il était de 40,2 % en 2017.
Besoin d’immigration pour continuer à prospérer
À l’heure où le parti d’extrême droite AfD – qui s’est imposé comme la première force politique dans certains Länder – agite les peurs et multiplie les contrevérités, le DGB redit sa détermination à poursuivre son action en faveur de l’accueil et de l’intégration des réfugiés dans le monde du travail et en dehors. À quelques mois des échéances électorales pour plusieurs parlements régionaux (Bade-Wurtemberg [8 mars 2026], Rhénanie-Palatinat [22 mars 2026] et Saxe-Anhalt [6 septembre 2026]), il ne fait aucun doute que les sujets de l’immigration et de l’intégration des réfugiés reviendront sur le devant de la scène. Or, selon le DGB, « l’Allemagne a besoin de l'immigration pour continuer à prospérer. Les décisions politiques ne doivent pas aller dans l'autre sens, elles ne doivent ni exclure, ni stigmatiser. Nous resterons vigilants et rappellerons ces réussites ».