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Extrait de l'hebdo n°3987
Airbus, Thales et l’italien Leonardo annoncent le rapprochement de leurs activités satellites pour créer un leader européen en mesure de concurrencer les offres américaines et chinoises. La nouvelle entreprise devrait voir le jour en 2027.

Sur le papier, le projet est séduisant. Alors que la concurrence fait rage dans le secteur spatial à l’échelle mondiale, Airbus, Thales et Leonardo ont annoncé leur intention de fusionner leurs activités de production de satellites et les services associés afin de créer un leader européen capable de concurrencer les Américains et les Chinois. Un protocole d’accord a été signé entre les trois groupes le 25 octobre dernier.
La nouvelle entité regroupera environ 25 000 personnes à travers l’Europe. Airbus, Leonardo et Thales détiendront respectivement 35 %, 32,5 % et 32,5 % du capital. « Avec un chiffre d’affaires annuel autour de 6,5 milliards d’euros fin 2024 et un carnet de commandes représentant plus de trois années de chiffre d’affaires, cette société disposera d’une taille critique lui permettant d’être innovante et compétitive à l’échelle mondiale », souligne un communiqué de Thales. « En mettant en commun nos talents, ressources, expertises et capacités de R&D, nous souhaitons stimuler la croissance, accélérer l’innovation et apporter une plus grande valeur ajoutée à nos clients et parties prenantes », complètent les trois groupes dans un communiqué commun.
Quelles garanties sociales ?
Le projet Bromo devrait voir le jour vers la fin de l’année 2027, lorsque toutes les étapes légales auront été franchies. L’Europe doit notamment avaliser ce rapprochement. Pour l’instant, la CFDT reste prudente et attend d’en savoir plus, entre autres sur le volet social d’un tel rapprochement. Les cabinets d’experts ont été nommés et devraient rendre leur rapport d’ici à trois à quatre mois. Il sera alors permis d’avoir un avis précis sur ce Meccano® industriel.
« Les activités spatiales d’Airbus et de Thales ne sont pas au mieux. Les deux groupes ont supprimé des postes ces dernières années. Ce rapprochement a donc du sens mais nous souhaitons nous assurer qu’il s’agit bien d’un projet industriel, porteur de croissance et d’emplois en France et en Europe, et pas simplement un regroupement capitalistique ayant pour seuls objectifs de limiter la concurrence et d’accroître la pression sur les fournisseurs », indique Sandrine Cornut, secrétaire nationale de la CFDT Métallurgie. À bon entendeur…