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Extrait de l'hebdo n°3977
À l’occasion du Conseil des ministres franco-allemand du 29 août, à Toulon, les ministres du Travail et les partenaires sociaux des deux pays ont signé une déclaration commune pour renforcer les droits des travailleurs et améliorer la mobilité. Une avancée saluée par la CFDT, qui entend contribuer à la relance du moteur franco-allemand et du dialogue social, et faire vivre le dialogue social européen.

« Dans un climat où les principes de solidarité européenne sont mis à l’épreuve, cette initiative constitue un signal politique significatif », résume Hélène Deborde, secrétaire confédérale du service Europe de la CFDT. Alors que le thème de la mobilité des travailleurs est inscrit à l’agenda social de la Commission européenne, ministères du Travail mais aussi organisations syndicales et patronales françaises et allemandes se sont entendus pour porter une position commune au niveau européen et agir afin d’offrir de nouvelles garanties et protections aux travailleuses et travailleurs mobiles. Une bonne nouvelle selon la CFDT… et pour les 10 millions de citoyens européens qui vivent, travaillent ou se rendent quotidiennement dans un autre État membre de l’Union.
Sept mesures à mettre en œuvre
La CFDT, avec d’autres organisations, n’a pas ménagé sa peine depuis le sommet européen organisé à Berlin, au début juillet, afin de peser dans les débats de la Commission. Parmi les thématiques, figurent notamment la facilitation des mobilités, le renforcement des coopérations entre les administrations des deux pays ou encore la garantie de l’application des droits des travailleurs assurée par les inspections du travail.
La déclaration commune signée fin août propose quant à elle sept mesures à mettre en œuvre – dont l’adoption d’urgence d’un compromis portant sur la révision de la réglementation relative à la coordination des systèmes de Sécurité sociale et l’introduction d’un passeport européen de Sécurité sociale (EssPass).
Programme de travail franco-allemand des prochains mois
Les délégations sont par ailleurs convenues de relancer prochainement les travaux franco-allemands quant à l’avenir du travail. Ces derniers devraient traiter des questions d’accès à l’emploi, de formation continue, mais également de politique industrielle et d’encadrement de l’intelligence artificielle au sein du monde du travail. « Dans cette période d’instabilité politique, il est primordial de maintenir un dialogue social structuré et constructif, insiste Hélène Deborde. Le moteur franco-allemand, s’il reste lucide sur les défis à venir, peut encore jouer un rôle moteur dans la construction d’une Europe sociale plus juste et plus résiliente. Nous y prendrons toute notre part ! »