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Extrait de l'hebdo n°3986
Jusqu’en septembre 2026, les partenaires sociaux sont invités à débattre autour de trois grandes thématiques : la qualité de vie au travail, les parcours professionnels et l’avenir des retraites.

Le gouvernement assure croire au dialogue social et entend le faire savoir. Les budgets de l’État et de la Sécurité sociale ne sont pas encore adoptés, mais cela n’a pas empêché le ministre du Travail, accompagné du ministre délégué à la Fonction publique, de lancer, mercredi 4 novembre, une conférence sur le travail et les retraites. L’objectif d’une telle initiative est de proposer aux organisations syndicales et patronales « un espace de discussion ouvert […] qui permettra notamment d’éclairer la prochaine élection présidentielle ».
Trois grands rendez-vous et des ateliers au Cese
Concrètement, les travaux de cette conférence sur le travail et les retraites sont censés se dérouler au Cese (Conseil économique, social et environnemental), à Paris, jusqu’en septembre 2026. Trois rendez-vous sont annoncés autour de trois grandes thématiques. Le premier, qui doit se tenir début décembre 2025 (la date exacte n’est pas encore connue) s’intitule « Travailler mieux ». L’idée est d’aborder les questions de prévention, de conditions de travail et de qualité de vie au travail et de performance sociale et économique « dans un contexte où le rapport au travail change ». Le deuxième rendez-vous, programmé au printemps 2026, sera consacré à l’emploi et aux parcours professionnels. Enfin, le dernier grand rendez-vous se penchera sur l’avenir des retraites. Entre ces trois « grands-messes », des ateliers se dérouleront afin de faire avancer la réflexion.
La conférence sera coordonnée par Jean-Denis Combrexelle, haut fonctionnaire bien connu des partenaires sociaux pour avoir été à la tête de la DGT1 pendant treize ans. Il bénéficiera de l’appui de deux autres garants : Anne-Marie Couderc (femme politique et cheffe d’entreprise) et Pierre Ferracci (dirigeant fondateur du cabinet de conseil aux élus syndicaux Secafi). Ensemble, ces trois personnalités « auront la charge de coconstruire avec les partenaires sociaux le programme de chaque atelier », explique le gouvernement.
La CFDT prête à avancer ses propositions
Toutes les organisations syndicales et patronales qui participaient à cette réunion de lancement ont annoncé qu’elles comptaient s’investir dans cette initiative gouvernementale. « Le format de cette conférence nous va bien, a ainsi réagi Marylise Léon à la sortie de cette réunion de lancement. La CFDT a toujours dit qu’il fallait parler en amont du travail pour pouvoir réfléchir intelligemment à la question des retraites. Dont acte. Nous avons des choses à dire et des propositions à faire. »
Seul le Medef a fait savoir qu’il ne participerait pas à cette conférence. Un positionnement à la fois étonnant et inhabituel qui révèle la fébrilité de la première organisation patronale française et le peu de cas qu’elle fait du dialogue social dans la période. « Cela fait des années que le Medef n’a rien à dire sur le travail », a résumé Marylise Léon, jugeant que cette politique de la chaise vide n’était « pas responsable ».