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C’est en plein cœur de l’été (le 8 août) que le gouvernement a finalement envoyé aux partenaires sociaux deux des lettres de cadrage concernant les négociations qu’il veut voir s’ouvrir dès la rentrée suite aux annonces du Premier ministre du 15 juillet.

Concernant l’assurance chômage, l’exécutif confirme ainsi sa volonté de « favoriser le retour rapide en emploi des demandeurs d’emploi »… tout en économisant entre « 2 milliards d’euros et 2,5 milliards d’euros par an » entre 2026 et 2029, avant d’atteindre « a minima 4 milliards d’euros d’économies en régime de croisière à partir de 2030 ».
Face à une demande d’économies d’une telle ampleur, alors même que les partenaires sociaux se sont engagés il y a moins d’un an « dans une convention qui fixe les règles d'indemnisation jusqu'en 2028 », le secrétaire national Olivier Guivarch ne machait pas ses mots sur France info en assurant que « la CFDT est très déçue et très énervée ».
Déni de démocratie sociale
Pour Olivier Guivarch, « rien ne justifie que le gouvernement demande de renégocier six mois » après l’accord « équilibré » conclu entre syndicats et patronat. Et d’ajouter que l’attitude du gouvernent « ressemble à un déni de démocratie sociale ». Mais plus important encore, alors que l’assurance chômage « a déjà contribué très fortement, depuis plusieurs années avec près de24 milliards d'euros de baisse de dépenses », le secrétaire national de la CFDT rappelle que « stigmatiser les demandeurs d’emplois n’a jamais fait une politique économique, ni créé des emplois ». Ainsi, « aggraver la précarité est à la fois injustifié économiquement et injuste économiquement » !
Quant à la question de savoir si la CFDT participera à l’éventuelle négociation, « la décision sera prise collectivement au cours du mois de septembre […] et non au milieu de l’été ».
L’intersyndicale ne désarme pas !
Outre l’Assurance chômage, le gouvernement veut également des négociations sur les modalités de suppression de deux jours fériés une nouvelle réforme du Code du travail. Face à ce que Marylise Léon avait qualifié de « musée des horreurs », l’intersyndicale CFDT, CGT, CFTC, CFE-CGC et FO réaffirme que « les travailleurs et les travailleuses ne se laisseront pas faire ».
« Fortes des plus de 300 000 signatures sur la pétition stopbudgetbayrou.fr », les cinq organisations syndicales assurent d’ors et déjà qu’« elles se réuniront le 1er septembre pour examiner ensemble les moyens de réagir pour contrer ce nouvel accès de brutalité envers la société et le monde du travail. »