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Extrait de l'hebdo n°3971
Comment parle-t-on du travail dans le cadre professionnel ? Avec quels effets ? À l’occasion de la 22e semaine de la qualité de vie et des conditions de travail (elle s’est déroulée du 16 au 20 juin), l’Anact a lancé une consultation relative aux pratiques de dialogue sur le travail. Dans la pratique, les résultats sont peu concluants.
Le dialogue professionnel que la CFDT souhaite voir se développer partout a encore du mal à s’implanter. L’Anact1 le confirme en publiant les résultats d’une consultation en ligne réalisée d’avril à mai 2025, à laquelle 2 600 actifs ont répondu. Pour une large majorité d’entre eux (65 %), pouvoir parler facilement de son travail, de l’organisation du travail ou de la stratégie de leur entreprise a des effets bénéfiques sur leur travail. Ils estiment qu’il est indispensable de pouvoir parler de leur charge de travail et de la répartition du travail mais aussi de leur autonomie au travail et de leurs marges de manœuvre, des difficultés, du stress et des aléas liés à leur métier.
Malheureusement, ces sujets, 41 % des répondants affirment ne pouvoir les aborder que « rarement ou jamais » avec leurs supérieurs. Ce manque de dialogue s’explique par plusieurs raisons : des tentatives de dialogue infructueuses, un manager peu à l’aise, pas formé ou débordé, une absence d’espaces d’échanges adaptés…
Lorsque ces échanges peuvent avoir lieu, 30 % des répondants jugent qu’ils n’ont « peu voire pas d’effets sur la qualité de leur travail » et restent sans suite, notamment parce que leurs interlocuteurs ne possèdent pas de pouvoir décisionnel – un frein pointé par les managers eux-mêmes. À propos du dialogue concernant la stratégie de l’entreprise, l’enquête relève là encore que le sujet est peu présent dans les discussions, mettant en cause un manque de culture à propos du partage de la vie politique des structures.
Relier les espaces de dialogue aux IRP
À la suite de ces constats, l’Anact a formulé plusieurs recommandations afin de pouvoir parler du travail de manière productive. Car il ne s’agit pas de « parler de tout avec tout le monde » mais de donner un cadre de dialogue clair, avec des objectifs précis, afin que l’on puisse s’exprimer en confiance. La parole de chacun doit être prise en compte et, au-delà des process et des résultats attendus du travail, « il faut aussi pouvoir partager le vécu du travail, ses enjeux, les règles de métier, le sens que l’on donne à l’activité, les ressources et les contraintes identifiées ». Enfin, organiser le dialogue sur le travail n’a de sens que si cela permet des transformations concrètes. Il est donc essentiel de relier de tels espaces de dialogue aux processus de management et aux instances représentatives du personnel.