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Vers une réforme des congés parental et paternité

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iconeExtrait de l’hebdo n°3896

À la suite de la conférence sociale, le gouvernement mène une concertation “pour une meilleure prise en compte de la parentalité dans les parcours professionnels”. L’occasion pour la CFDT de pousser ses revendications sur le congé paternité et le congé parental.

Par Jérôme Citron— Publié le 14/11/2023 à 13h00

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© Marta Nascimento/RÉA

À la demande des organisations syndicales, et tout particulièrement de la CFDT, le gouvernement s’est engagé à la mi-octobre, lors de la conférence sociale, à mener un chantier sur la « conciliation entre vie personnelle et vie professionnelle et la prise en compte de la parentalité dans les parcours professionnels ». Déjà deux réunions de concertation se sont tenues (les 25 octobre et 7 novembre) en présence d’Aurore Bergé.

À l’issue de ces deux rencontres, la ministre des Solidarité et des Familles a déjà annoncé dans la presse la création d’un nouveau congé familial en 2025… dont les contours restent encore largement flous. « Après le congé maternité et le congé paternité, les parents auront droit chacun à un congé familial, qu’ils pourront prendre en même temps ou l’un après l’autre, à temps plein ou à temps partiel », a-t-elle expliqué. L’idée est de proposer un congé du style congé parental plus court mais mieux rémunéré que l’actuel (de seulement 429 euros par mois). L’objectif poursuivi : que davantage de mères et de pères puissent en bénéficier.

Une idée soutenue depuis longtemps par la CFDT

Aux yeux de la CFDT, il n’y a rien à redire sur le principe. Cela fait déjà de nombreuses années que le sujet est sur la table, et c’est une bonne nouvelle qu’il soit porté politiquement. « Faire progresser l’égalité entre les femmes et les hommes, dans et hors l’entreprise, passe nécessaire par un plus grand partage de la parentalité, affirme la secrétaire nationale de la CFDT Béatrice Lestic. Il n’y a aucun doute là-dessus. C’est un sujet très documenté. Les inégalités salariales et de carrières se creusent avec l’arrivée des enfants. Par ailleurs, cela répond aux nouvelles attentes des pères et c’est également positif du point de vue de l’enfant. »

C’est pourquoi la CFDT a plaidé pendant cette concertation pour la création d’un congé parental de six mois pour la mère et de six mois pour le père (huit mois si un seul des parents le prend) indemnisé à hauteur du congé maternité ou paternité. Les personnes qui souhaiteraient aller au-delà des six mois continueraient de bénéficier des conditions actuelles du congé parental. « Nous demandons que ce nouveau droit s’ajoute au droit existant », insiste Béatrice Lestic. La CFDT a en outre plaidé pour que le congé paternité soit porté à deux mois (contre vingt-huit jours actuellement).

À propos de l'auteur

Jérôme Citron
rédacteur en chef adjoint de CFDT Magazine

Reste aujourd’hui à résoudre la question centrale du financement de ces mesures, qui font plutôt consensus mais ont toujours achoppé sur le plan budgétaire. La ministre a promis des premières réponses lors de la prochaine réunion de concertation (dont la date n’est pas encore fixée). Reste aussi à savoir quelle serait la contribution des entreprises, même si, officiellement, il n’est pas question de prélèvement supplémentaire…