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Une jeune section promise à un bel avenir

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icone Extrait de l'hebdo n°3976

Il y a un peu plus d’un an, une section CFDT a vu le jour à la clinique Les Trois Soleils de Boissise-le-Roi (Seine-et-Marne / Île-de-France). Alors que les élections au sein de l’établissement auront lieu fin 2026, les militantes s’activent pour se faire connaître des salariés et devenir des actrices incontournables du dialogue social.

Par Guillaume LefèvrePublié le 02/09/2025 à 12h00

De gauche à droite : Clara Auzannet et Laura.
De gauche à droite : Clara Auzannet et Laura.© Syndheb

« Tout est à construire ! » : la feuille de route a le mérite d’être limpide selon Clara Auzannet, 33 ans, représentante de la section syndicale (RSS), qui fête ses un an et demi d’existence. Limpide, certes, mais chargée pour cette orthophoniste de profession. Sensible au dialogue social puisque précédemment élue (sans étiquette) au CSE1, elle a franchi le pas de l’adhésion à la CFDT puis celui de la création de la section. Si elle a rejoint la CFDT sur les valeurs, c’est aussi et surtout le fruit d’une rencontre. Lors d’un salon CSE au Stade de France, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis / Île-de-France), en mars 2023, elle a pu échanger avec plusieurs militants orange. Le courant passe, le contact est fluide, les idées se rejoignent.

« Ils m’avaient dit qu’ils me rappelleraient, ils l’ont fait, ils m’ont également expliqué qu’en rejoignant la CFDT, je ne serais pas seule ; voilà comment tout a commencé », résume Clara. La signature de l’avenant 332 par la CFDT Santé-Sociaux et le combat judiciaire qu’elle mène désormais face aux groupes de santé privés ont fortement pesé dans la balance. « Je me suis dit super, c’est chouette. On parle enfin de nous, des salaires dans notre secteur. Ce n’est pas quelque chose qui arrive souvent ! »

Optimiser les heures de délégation pour faire connaître la CFDT

« Nous voulons faire entendre la voix de la CFDT, une voix apaisée, celle d’un syndicalisme qui est force de proposition et dans la discussion. Que ce soit à propos de l’avenant 33 ou des négociations au sein de l’établissement, nous saurons être force de proposition », expliquent Solange et Laura, adhérentes depuis peu et déjà élues CSE. Elles le savent : pour peser, il faut convaincre les 250 salariés du centre de soins où elles officient. Les inciter à faire confiance à la CFDT et de voter pour ses représentants lors du scrutin local prévu en décembre 2026.

Or, de la théorie à la pratique, il y a plusieurs étapes à franchir ; pas question de les brûler ni de se disperser. La section est réaliste, lucide quant au fait qu’elle doit se débrouiller avec les moyens du bord, à savoir les quatre heures mensuelles de délégation attribuées à la représentante d’une section syndicale. Sachant qu’à vouloir être partout, on est nulle part, Clara Auzannet mise sur la communication et la sensibilisation. « Le premier objectif est de se faire connaître et de faire connaître la CFDT. » Quelle est la méthode la plus efficace ? Arpenter les couloirs des différents services pour se présenter, « prendre la température » et échanger au sujet de l’organisation du travail, de sa qualité et des conditions de vie au travail.

La tribune qu’offre “l’avenant 33”

Les mobilisations autour de l’avenant 33 constituent aussi une tribune idéale. Cette opportunité a largement été mise à profit par la section CFDT, qui a multiplié les notes d’information à ce sujet. D’ailleurs, la journée d’action et de grève nationale siglée « avenant 33 », qui a eu lieu le 18 juin 2024, a permis aux personnels de l’établissement de découvrir une section en action. Pour la première fois, une grève était organisée sur le site seine-et-marnais. Durant cette journée, les grévistes ont accueilli leurs collègues et expliqué leurs motivations. Un moment important dans l’histoire de la jeune section…

Un signe qui ne trompe pas : en mars 2025, lors d’élections partielles dans le collège employés à la suite de plusieurs démissions, le taux de participation est passé de 5 % à 42 %. « C’est encourageant. Cela signifie qu’il y a une vraie demande. Il faut alors veiller à fournir de vraies réponses. On voit bien que les collègues sont dans l’attente, qu’ils ont envie de parler à quelqu’un, d’avoir un représentant en proximité vers lequel ils puissent se tourner, qui possède des informations fiables et vérifiées », ajoute Clara.

Se former pour performer

Évidemment, cette attente, les militantes l’anticipent. Et, dans cette perspective, elles peuvent compter sur le soutien du Syndicat CFDT Santé-Sociaux 77. « Ils nous accompagnent, répondent à nos questions, sont disponibles ; c’est un vrai luxe de bénéficier d’un tel soutien. On ne se sent pas seules ! », affirme Clara. En un an, elle a déjà suivi quatre modules de formation : « Formation découverte de la CFDT », « Développer la section », « Pratique de la négociation » et « Communication écrite ». « C’est indispensable quand nous courons après le temps », précise la section.

À propos de l'auteur

Guillaume Lefèvre
Journaliste

D’après Laura, fille de militant syndical, la formation est une étape essentielle pour aller à la rencontre des collègues. « J’ai hâte de commencer, de pouvoir rencontrer le syndicat, d’autres sections et de partager nos expériences. » Elle a déjà quelques idées d’enquêtes en tête. « C’est important de sonder nos collègues, connaître leurs priorités et leur état d’esprit. Le bien-être des salariés est fondamental. Chacun d’entre nous passe énormément de temps au travail. Si ça ne va pas au boulot, il y a forcément des conséquences au-dehors. Si notre action peut permettre de changer les choses, nous n’hésiterons pas à nous en donner les moyens ! »