Temps de lecture 3 min
Extrait de l'hebdo n°3969
Les partenaires sociaux ont prévu d’aboutir à deux accords, les 16 et 17 juin prochains. Le premier, plutôt technique, concerne les transitions professionnelles. Le second, plus grand public, est censé revenir sur les points les plus injustes de la réforme de 2023. La tension monte…

Le mois de juin 2025 ne pouvait décidément pas être de tout repos pour les partenaires sociaux. Deux négociations menées en parallèle sont sur le point de s’achever. La première concerne les transitions professionnelles et les reconversions. Il ne reste plus que deux séances, les 12 et 16 juin prochains. L’objectif est de parvenir à un accord qui améliore le pilotage des outils permettant aux salariés de se former pour « changer de métier » et fusionner deux dispositifs à la main des employeurs (TransCo et Pro-A), qui n’apportent pas satisfaction.
Un premier accord plutôt bien avancé…
Plutôt bien avancée, cette négociation ne devrait pas poser trop de problèmes, même si elle est menée dans l’urgence, ce qui soulève quelques difficultés. L’idée est d’aboutir dès la mi-juin afin que l’accord puisse être repris dans le projet de loi « Emploi des salariés expérimentés et évolution du dialogue social », lequel a été adopté au Sénat le 4 juin et va être examiné à l’Assemblée nationale dans les jours à venir. Rappelons que ce même projet de loi reprend déjà les points de l’accord seniors, sur le cumul dans le temps des mandats syndicaux et sur l’assurance chômage. « Nous avons une fenêtre de tir pour que nos accords puissent être repris dans une loi, affirme Yvan Ricordeau, secrétaire général adjoint de la CFDT. Si nous nous donnions plus de temps, nous n’aurions aucune visibilité sur la possibilité qu’a le gouvernement de relancer une nouvelle loi pour intégrer des accords négociés par les partenaires sociaux. »
… et un second beaucoup plus hypothétique
Le second accord en cours de négociation concerne les retraites. Il reste également deux séances à venir, les 11 et 17 juin. La construction d’un accord apparaît beaucoup plus complexe, tant les avis entre le patronat et les organisations syndicales divergent.
L’objectif principal de cette négociation est le suivant : proposer des mesures qui reviennent sur les mesures les plus injustes de la réforme de 2023 tout en assurant la pérennité financière du système à moyen et long terme. Le cœur des discussions concerne donc les efforts que consent (ou pas) de faire le patronat afin que certains curseurs puissent bouger. Les parties encore présentes dans la négociation doivent maintenant faire un pas les unes vers les autres… dans un contexte particulièrement tendu tant le sujet des retraites soulève les passions. Côté syndical, la CGT et FO ont d’ailleurs déjà quitté la négociation, tout comme l’U2P côté patronal.
« Avec cette négociation, nous avons l’occasion de revenir sur la réforme de 2023, […] de limiter les effets les plus injustes de la réforme. Ce n’est pas rien. La CFDT ira jusqu’au bout des discussions pour arracher un accord, explique Yvan Ricordeau, chef de file des deux négociations. Après, ce sera au Bureau national de décider si les concessions obtenues sont à la hauteur. » Dans la période, nul doute que les arbitrages vont être difficiles.