Se faire entendre

iconeExtrait de l’hebdo n°3876

Par Yvan Ricordeau— Publié le 30/05/2023 à 12h00

Yvan Ricordeau, secrétaire national
Yvan Ricordeau, secrétaire national© Cyril Entzmann

La loi sur les retraites a beau avoir été promulguée le 14 avril dernier, le mécontentement des Français est toujours aussi fort. Ils l’ont montré en faisant du 1er-Mai une mobilisation d’une ampleur historique, et nul doute que nous serons encore nombreux dans toutes les villes de France le 6 juin prochain pour dénoncer l’injustice de cette réforme.

1. Libertés, indépendants, outre-mer et territoires.

Deux jours avant l’examen (probable) d’une proposition de loi à l’Assemblée nationale portée par le groupe Liot1 qui vise à faire abroger les 64 ans, il est important que le gouvernement entende une nouvelle fois l’ampleur de la contestation dans le pays et l’unité du mouvement syndical. Même si cette initiative parlementaire n’a que peu de chances d’aboutir, elle reste un caillou dans la chaussure de l’exécutif. Elle rappelle non seulement que les députés n’ont jamais voté cette loi adoptée par l’utilisation de l’article 49.3 de la Constitution, mais aussi que le projet de loi n’a pas été débattu, pas plus dans l’hémicycle qu’avec les organisations syndicales. Tout un symbole !

À propos de l'auteur

Yvan Ricordeau
secrétaire général adjoint de la CFDT

À l’heure où le gouvernement tente de renouer avec les partenaires sociaux et souhaite proposer un nouvel agenda social, la réussite de la mobilisation du 6 juin participera donc d’un nouveau rapport de force à construire pour les mois à venir. De nombreux sujets sont sur la table : pouvoir d’achat, emploi des seniors, transition professionnelle, etc. Tous nécessitent la reprise du dialogue. Encore faut-il que le gouvernement ait bien conscience qu’il ne pourra pas avancer sans écouter les organisations syndicales et prendre en compte une partie de leurs revendications. Plus nous serons nombreux le 6 juin, plus le message a des chances d’être entendu.