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Rennes du compost

iconeExtrait du magazine n°497

Saviez-vous que de 30 à 50 % du contenu de nos poubelles est constitué de biodéchets ? Et que 70 % des 18 millions de tonnes de biodéchets que nous produisons par an sont incinérés ou détruits ? Bien sûr, tout le monde n’a pas la possibilité de faire son compost, surtout en zone urbaine. Alors, à Rennes, trois jeunes femmes, ex-collègues d’un centre de soins, ont décidé de créer, en 2021, un système de collecte à vélo-remorque et de valorisation des biodéchets ; l’association Rennes du compost est ainsi née.

Par Emmanuelle Pirat— Publié le 27/10/2023 à 09h00

Corentin Gouyou-Beauchamps, Amel M’Sadek, Sophie Gimenez et Hélène Pécoil sont les trois cofondatrices de Rennes du compost.
Corentin Gouyou-Beauchamps, Amel M’Sadek, Sophie Gimenez et Hélène Pécoil sont les trois cofondatrices de Rennes du compost.© Cyril Entzmann

À propos de l'auteur

Emmanuelle Pirat
Journaliste

Une très belle et inspirante initiative d’économie circulaire, puisque le compost produit est revendu à des maraîchers locaux ou livré à des jardins familiaux, dont il enrichira les sols. Surtout, ce projet pourrait faire école, car l’une des mesures de la loi Anti-gaspillage pour une économie circulaire (Agec) obligera tout le monde – professionnels, particuliers et services publics (les collectivités devront proposer des solutions de collecte) – à trier ses biodéchets à la source dès le 1er janvier 2024.

Sophie et Hélène préparent la tournée du matin.
Sophie et Hélène préparent la tournée du matin.© Cyril Entzmann
L’appli de collecte permet de visualiser les différents arrêts programmés par tournée. L’association compte 85 clients : bars, restaurants, entreprises, commerces. Quelques copropriétés d’immeubles ont récemment rejoint la liste. La facturation est effectuée en fonction du nombre de bacs collectés.
L’appli de collecte permet de visualiser les différents arrêts programmés par tournée. L’association compte 85 clients : bars, restaurants, entreprises, commerces. Quelques copropriétés d’immeubles ont récemment rejoint la liste. La facturation est effectuée en fonction du nombre de bacs collectés.© Cyril Entzmann
C’est parti pour la tournée ! Depuis janvier 2023, les vélos-remorques de Rennes du compost ne se limitent plus à l’hyper centre-ville mais ont étendu leur périmètre de livraison à la périphérie.
C’est parti pour la tournée ! Depuis janvier 2023, les vélos-remorques de Rennes du compost ne se limitent plus à l’hyper centre-ville mais ont étendu leur périmètre de livraison à la périphérie.© Cyril Entzmann
Régis, propriétaire de la crêperie Œuf (pour « On est une famille »), figure parmi les premiers clients de l’association rennaise. Pour lui, cela s’inscrit dans une démarche écoresponsable globale : il ne travaille qu’avec des fournisseurs locaux et bio ; utilise le moins d’emballages possible ; ne fait jamais appel aux livreurs des plateformes de l’ubérisation, mais travaille avec des coursiers locaux. « L’urgence climatique est telle que l’on doit tous se demander ce qu’on peut faire pour la planète. »
Régis, propriétaire de la crêperie Œuf (pour « On est une famille »), figure parmi les premiers clients de l’association rennaise. Pour lui, cela s’inscrit dans une démarche écoresponsable globale : il ne travaille qu’avec des fournisseurs locaux et bio ; utilise le moins d’emballages possible ; ne fait jamais appel aux livreurs des plateformes de l’ubérisation, mais travaille avec des coursiers locaux. « L’urgence climatique est telle que l’on doit tous se demander ce qu’on peut faire pour la planète. »© Cyril Entzmann
Le compost répond à quelques règles auxquelles les clients doivent se conformer. Les instructions sur le seau à compost permettent de s'y retrouver en plus de la petite formation aux règles du tri et du compostage dont tous les utilisateurs peuvent bénéficier.
Le compost répond à quelques règles auxquelles les clients doivent se conformer. Les instructions sur le seau à compost permettent de s'y retrouver en plus de la petite formation aux règles du tri et du compostage dont tous les utilisateurs peuvent bénéficier.© Cyril Entzmann
Cette épicerie bio propose à ses clients de venir déposer leurs biodéchets, que l’association vient collecter.
Cette épicerie bio propose à ses clients de venir déposer leurs biodéchets, que l’association vient collecter.© Cyril Entzmann
En toute fin de matinée, les vélos-remorques remplis à ras bord, Hélène et Amel arrivent sur le terrain prêté par le Jardin des Mille Pas (jardin coopératif et pédagogique en agro-écologie), en périphérie de Rennes, où elles vont pouvoir procéder à la fabrication du compost.
En toute fin de matinée, les vélos-remorques remplis à ras bord, Hélène et Amel arrivent sur le terrain prêté par le Jardin des Mille Pas (jardin coopératif et pédagogique en agro-écologie), en périphérie de Rennes, où elles vont pouvoir procéder à la fabrication du compost.© Cyril Entzmann
Pesée des bacs. À l’issue de cette tournée, Hélène a collecté 208 kg de biodéchets. Par semaine, le poids des collectes s’élève entre 1,5 tonne et 2 tonnes. Soit entre 80 et 85 tonnes par an !
Pesée des bacs. À l’issue de cette tournée, Hélène a collecté 208 kg de biodéchets. Par semaine, le poids des collectes s’élève entre 1,5 tonne et 2 tonnes. Soit entre 80 et 85 tonnes par an !© Cyril Entzmann
Après la pesée, commence la phase de valorisation du compost, qui suppose un équilibre précis entre 70 % de matière azotée (les déchets organiques) et 30 % de produits carbonés (apport de broyats livrés chaque mois par un élagueur du coin).
Après la pesée, commence la phase de valorisation du compost, qui suppose un équilibre précis entre 70 % de matière azotée (les déchets organiques) et 30 % de produits carbonés (apport de broyats livrés chaque mois par un élagueur du coin).© Cyril Entzmann
Épluchures, marc de café, viennoiseries et sandwichs invendus, repas non terminés par les clients des restaurants… Il faut vérifier qu’aucune matière plastique ou proscrite (viande crue ou poisson cru, par exemple) n’ait été mise dans le compost…
Épluchures, marc de café, viennoiseries et sandwichs invendus, repas non terminés par les clients des restaurants… Il faut vérifier qu’aucune matière plastique ou proscrite (viande crue ou poisson cru, par exemple) n’ait été mise dans le compost…© Cyril Entzmann
La fabrication et la gestion du compost sont très normées. Les trois fondatrices ont d’ailleurs suivi la formation de maître-composteur. Ce titre leur permet en outre de pouvoir dispenser des formations ou proposer des ateliers de sensibilisation – l’une des trois sources de revenus de l’association, avec la collecte et la vente du compost à des maraîchers locaux.
La fabrication et la gestion du compost sont très normées. Les trois fondatrices ont d’ailleurs suivi la formation de maître-composteur. Ce titre leur permet en outre de pouvoir dispenser des formations ou proposer des ateliers de sensibilisation – l’une des trois sources de revenus de l’association, avec la collecte et la vente du compost à des maraîchers locaux.© Cyril Entzmann
Au moment de la fermentation, la température s’élève ! Pour être sûr que toute bactérie ou tout germe pathogène a été éliminé (phase d’hygiénisation), le compost doit monter à 70 °C pendant au moins une heure. Le process est très régulièrement contrôlé.
Au moment de la fermentation, la température s’élève ! Pour être sûr que toute bactérie ou tout germe pathogène a été éliminé (phase d’hygiénisation), le compost doit monter à 70 °C pendant au moins une heure. Le process est très régulièrement contrôlé.© Cyril Entzmann
L’équation miracle : « biodéchets + broyat = compost ». Le compost constitue un excellent terreau écologique pour la fertilisation et la dépollution des sols.
L’équation miracle : « biodéchets + broyat = compost ». Le compost constitue un excellent terreau écologique pour la fertilisation et la dépollution des sols.© Cyril Entzmann