Procès France Télécom : Un jugement exemplaire abonné

Le procès avait été sans précédent. Le verdict l’est tout autant. En reconnaissant France Télécom et ses principaux dirigeants coupables de « harcèlement moral institutionnalisé dans une stratégie d’entreprise », le tribunal correctionnel de Paris créé un précédent historique.

Par Emmanuelle Pirat— Publié le 20/12/2019 à 15h30

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Si aucun des sept accusés (dont Didier Lombard, PDG de France Télécom à l’époque des faits, soit de 2007-2010) ne dormira en prison au soir du jugement, vendredi 20 décembre, les peines prononcées sont fortes : un an de prison dont 8 mois avec sursis et 15 000 euros d’amende pour les trois principaux prévenus et la peine maximale prévue à l’encontre de l’entreprise morale France Télécom, devenu Orange en 2013, soit 75 000 euros d’amende.

Le tribunal a donc reconnu la pleine et entière responsabilité des dirigeants dans la mise en place d’un système effrayant de harcèlement généralisé – qui a conduit des dizaines de salariés au suicide – pour réussir leur vaste plan de transformation de l’entreprise, baptisé NExt, et dont le volet social visait 22 000 suppressions de postes et 10 000 changements de métier. Le jugement acte en effet qu’il s’est agi « d’une décision partagée, sur une mise en œuvre coordonnée […] des agissements harcelants dont l’objet était la dégradation des conditions de travail de tous les agents de France Télécom pour assurer et hâter, accélérer, la réduction…

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