Nouvelle-Calédonie : l’Usoenc s’engage pour une relance économique responsable, solidaire et durable

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icone Extrait de l'hebdo n°3967

Le 12 mai, près d’un an après la crise politique et sociale qui a frappé le Caillou, le gouvernement de Nouvelle-Calédonie et les partenaires sociaux ont signé un accord-cadre de relance économique et sociale. Pouvoir d’achat, accès à l’emploi, ou encore formation, l’Usoenc veillera à la bonne mise en œuvre des mesures.

Par Guillaume LefèvrePublié le 27/05/2025 à 12h00

Manifestation de soutien à la Nouvelle-Calédonie, en 2024.
Manifestation de soutien à la Nouvelle-Calédonie, en 2024.© Alexandra Bonnefoy/REA

« C’est une étape importante, mais nous serons vigilants à chaque étape de la mise en œuvre de l’accord… », prévient l’Union des syndicats ouvriers et employés de Nouvelle-Calédonie (Usoenc), syndicat partenaire de la CFDT, après avoir apposé sa signature sur l’accord-cadre de relance économique au côté de celle du gouvernement néo-calédonien. Parmi les autres signataires, on retrouve aussi quatre organisations de salariés : l’UT CFE-CGC, l’USTKE (Union syndicale des travailleurs kanaks et des exploités), la Cogetra (Confédération générale des travailleurs de Nouvelle-Calédonie) et la CSTNC (Confédération syndicale des travailleurs de Nouvelle-Calédonie) et trois organisations patronales, le Medef, l’U2P et la CPME.

Les neuf signataires se sont entendus pour « définir une trajectoire de réformes » sur cinq thématiques : l’équilibre des comptes publics et sociaux d’ici à cinq ans ; le maintien et le renforcement du pouvoir d’achat par la hausse des revenus et la lutte contre la cherté de la vie ; le retour et l’accès à l’emploi durable ; la réforme de la fiscalité ; l’amélioration de la compétitivité des entreprises et de l’attractivité du territoire complètent la liste.

L’Usoenc, partenaire syndical de la CFDT, a multiplié les rencontres avec les acteurs institutionnels pour alerter sur l’urgence sociale de l’île et sortir le territoire de la crise. Ici, à Paris, en octobre 2024.
L’Usoenc, partenaire syndical de la CFDT, a multiplié les rencontres avec les acteurs institutionnels pour alerter sur l’urgence sociale de l’île et sortir le territoire de la crise. Ici, à Paris, en octobre 2024.© Syndheb

Près de 11 600 emplois perdus en un an

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Guillaume Lefèvre
Journaliste

« Il y a une urgence à agir, que ce soit à court, à moyen ou à long terme », assure Alexis Falematagia, secrétaire général adjoint de l’Usoenc, au micro de Radio Rythme Bleu, alors que 11 600 travailleurs ont perdu leur emploi depuis mars 2024, d’après les données de l’Institut de la statistique et des études économiques de Nouvelle-Calédonie (Isee) et que le PIB a connu une chute de plus de 10 %. L’institut rappelle par ailleurs que les prix à la consommation suivent une courbe ascendante depuis le début de l’année (+2 %) et pénalisant les ménages les plus modestes.

Les mesures proposées devraient apporter un coup de pouce bienvenu. Le texte prévoit entre autres l’adoption d’une « loi de pays » simplifiant l’accès à l’intéressement pour les entreprises de 11 à 50 salariés ou la généralisation de l’épargne salariale. « Cela va venir donner du pouvoir d'achat aux salariés, aux travailleurs et donc permettre de relancer la consommation », explique Alexis Falematagia. La révision des conventions collectives « pour valoriser les compétences » fera également partie des chantiers à venir pour les partenaires sociaux. Enfin, l’extension de la liste des produits de première nécessité a été actée : celle-ci devrait passer de 15 à 60 produits, dans les semaines à venir, et inclure des produits d’hygiène.

Si cet accord va dans le bon sens, la signature de l’Usoenc n’est pas un blanc-seing, il faudra que les annonces deviennent des actes. « Ce n’est qu’un début, il fallait bien commencer quelque part, mais il y a encore beaucoup à faire. Il faudra aussi que nous parlions de la diversification de notre économieIl est essentiel que nous donnions des perspectives à nos jeunes. »