Nestlé, l’onde de choc mondiale

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icone Extrait de l'hebdo n°3983

Le directeur général du groupe Nestlé a annoncé, le 16 octobre, son intention de supprimer 16 000 emplois à travers le monde d’ici à deux ans. La CFDT dénonce une mesure prise pour rassurer les actionnaires.

Par Emmanuelle PiratPublié le 21/10/2025 à 12h30

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© Xavier Popy/RÉA

C’est par un courriel envoyé le 16 octobre à 7 heures du matin que les salariés du groupe Nestlé ont appris la nouvelle : en même temps qu’il les informait des résultats du groupe, le directeur général Philipp Navratil leur signifiait sa volonté de mener une réorganisation des activités et, pour ce faire, tailler dans les effectifs à hauteur de 16 000 postes d’ici à 2027. Outre la violence de la méthode, les salariés ont eu à encaisser le choc du nombre d’emplois concernés. Nestlé emploie 277 000 personnes dans le monde, et 16 000 postes représentent près de 6 % des effectifs globaux. Un véritable « séisme pour l’emploi », a immédiatement réagi la CFDT Agri-Agro.

« Comment peut-on justifier qu’il y ait chez Nestlé 16 000 personnes qui ne servent à rien et que l’on puisse les supprimer ? », s’insurge Christophe Kauffmann, secrétaire fédéral. Aucune précision n’a encore été donnée à propos des entités concernées et la répartition des licenciements. « Cela provoque une grande inquiétude au sein des équipes car, dans ce genre de situations, chacun se demande si son poste va être touché. »

Donner des gages aux actionnaires

Selon le secrétaire fédéral, qui connaît parfaitement le groupe Nestlé pour en avoir été le coordinateur CFDT pendant plusieurs années, cette décision répond à la pression des actionnaires. « L’action Nestlé bat de l’aile. Elle a beaucoup perdu. Ils ont besoin de redonner confiance à l’actionnariat. Et, malheureusement, dans le monde actuel, rien ne vaut une suppression d’emplois pour rassurer les actionnaires. » L’action Nestlé a d’ailleurs grimpé de 8 % dès l’annonce de Philipp Navratil.

À propos de l'auteur

Emmanuelle Pirat
Journaliste

Sur le plan médiatique, le groupe Nestlé traverse une passe difficile depuis plusieurs années, ayant eu à faire face à différents scandales (Buitoni et la contamination des pizzas, le scandale autour du traitement de ses eaux minérales…). Le nouveau directeur général semble vouloir employer la manière forte pour remettre le groupe sur les rails. « Mais on ne va pas laisser 16 000 postes disparaître comme ça, sans rien dire », prévient Christophe Kauffmann. Une réunion en intersyndicale est en préparation afin de définir des modalités de mobilisation. En attendant le prochain comité de groupe, le 4 décembre prochain, lors duquel d’autres annonces pourraient être faites.