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Extrait de l’hebdo n°3948

Lundi 20 janvier, Donald Trump entamera son deuxième mandat présidentiel à la tête des États-Unis, première puissance économique et militaire mondiale. Ses déclarations successives pourraient prêter à sourire par leur outrance si elles ne décrivaient pas un projet géopolitique inquiétant, y compris vis-à-vis des alliés historiques des États-Unis, qu’ils soient européens ou américains : ambitions impérialistes de prise de contrôle du Groenland et du Panama, voire du Canada, guerre économique contre la Chine, mépris pour les institutions internationales et le droit international, remise en cause du fonctionnement de l’Otan, désengagement du soutien à l’Ukraine… Ces projets et ces provocations nécessitent plus que jamais une réponse ferme et unie de l’Union européenne.
La menace est d’autant plus grande que Donald Trump est soutenu dans son projet par les Gafam, les géants du numérique, à l’image de Twitter ou de Facebook, qui, après avoir largement diffusé ses idées et contribué à son succès, lui ont prêté allégeance, en renonçant notamment à toutes les politiques de modération et de vérification des faits, et mettent leur réseau à disposition des partis d’extrême droite européens, tels l’AFD en Allemagne. La menace qui plane sur nos démocraties et notre conception de l’État de droit n’est pas un fantasme. Elle nécessitera une vigilance de tous les instants.
La CFDT réaffirme que l’Union européenne doit se positionner comme la grande puissance qu’elle est et défendre les valeurs qui l’ont construite. Il y a urgence à consolider notre souveraineté économique et se doter d’une politique industrielle commune, avec des investissements ambitieux dans les transitions écologique et numérique et une meilleure harmonisation des politiques fiscales. C’est à ce prix – et à ce prix seulement – qu’elle relèvera les défis de l’ère incertaine qui s’ouvre et qu’elle pérennisera son modèle social et démocratique.