L’extrême droite, une menace pour les agents et les services publics

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iconeExtrait de l’hebdo n°3925

Le 23 juin, lors la journée des Nations unies pour la fonction publique, Isabelle Mercier, secrétaire nationale de la CFDT, alertait sur les conséquences d’une victoire du Rassemblement national pour les services publics et leurs 5,7 millions d’agents.

Par Guillaume Lefèvre— Publié le 25/06/2024 à 12h00

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« La progression du Rassemblement national et le risque de son accession au pouvoir sont un véritable danger pour les agents des fonctions publiques, et plus largement sur le sens même des services publics. » À moins d’une semaine du premier tour des élections législatives, difficile de faire plus clair qu’Isabelle Mercier, secrétaire nationale de la CFDT chargée des fonctions publiques.

Parce que ce n’est pas une fatalité, elle appelle à agir pour un service public qui protège et fait vivre les valeurs de solidarité et de justice sociale. « Ensemble, préservons cette richesse que sont les services publics. » Un combat auquel est viscéralement attachée la CFDT – à l’image du « Pacte d’engagement pour le service public », soumis aux candidats aux législatives par la CFDT Fonctions publiques, Emmaüs et APF France handicap, et proposant de remettre les services publics au cœur des territoires et du quotidien des citoyens.

Selon le RN, les agents publics ne sont qu’un coût

Depuis des décennies, l’extrême droite cible les agents et les services publics. Qu’ils soient agents de l’État, de la territoriale ou de l’hospitalière, elle les considère comme un coût et non comme une richesse. Elle ne manque d’ailleurs jamais une occasion de rappeler sa volonté de « réduire la bureaucratie ». Si elle arrive au pouvoir, l’application de son programme se traduirait notamment par la suppression de milliers de postes de personnels administratifs, un gel des embauches, le non-remplacement des départs à la retraite ; mais aussi une surcharge et une dégradation des conditions de travail pour les agents restant en poste.

Le peu de cas que l’extrême droite fait de la culture où à la transition écologique (pour ne citer que ces deux thématiques) aurait pour conséquence la réduction significative des budgets alloués à ces ministères, impactant de fait les personnels concernés. Tout aussi dramatique, cela entraînerait la disparition pure et simple de nombreux services publics : l’audiovisuel public ou les services de contrôle dans l’alimentaire, par exemple. Un coup fatal porté à la liberté de l’information et à la pluralité des opinions d’un côté, et à la sécurité et à la santé des consommateurs de l’autre.

La préférence nationale chasserait des centaines de soignants

À propos de l'auteur

Guillaume Lefèvre
Journaliste

À propos de santé des consommateurs, c’est plus largement de la santé de chacune et de chacun que se moque le RN. Tout le système de soins français et son fragile équilibre pourraient être mis à mal s’il venait à l’emporter. « La préférence nationale dans l’accès aux emplois pourrait renvoyer chez eux des centaines de médecins et de personnels de soins indispensables aux hôpitaux et aux Ehpad », alerte Isabelle Mercier. Autre inquiétude, la suppression de l’aide médicale d’État (AME) – une couverture maladie qui garantit les soins de base pour les personnes étrangères sans titre de séjour – contribuerait à la saturation des urgences et au développement d’épidémies.