La rédaction de “Syndicalisme Hebdo” prend ses quartiers d’été jusqu’au mardi 2 septembre 2025. D’ici là, suivez l’actualité sociale sur notre compte Bluesky : @syndicalismehebdo.fr. En savoir plus

‘‘Les vacances ne compensent pas les conditions de travail dégradées’’ abonné

Frédéric Sève, secrétaire général du Sgen-CFDT, qui n'appelle pas à la grève le 12 février, explique la position de sa fédération dans le débat autour des rythmes scolaires.

Par Henri IsraëlPublié le 06/02/2013 à 16h18

image

upload/docs/image/jpeg/2013-02/f_seveQuelle est la position du Sgen-CFDT au sujet des rythmes scolaires ?

Une fois de plus, le Sgen considère qu’il faut mettre l’élève au cœur du système – et donc, très logiquement, nous sommes favorables à une réduction de la durée des journées et un allongement de la semaine d’enseignement. Pour les enseignants, passer six heures de cours face aux élèves, quatre jours par semaine, c’est énorme. Il faut prévoir des journées moins longues ; à l’évidence, ce sera plus profitable tant pour les élèves que pour les professeurs.

Des études récentes effectuées par la MGEN et des universitaires ont montré que les enseignants souffraient au travail de la concentration de l’enseignement en un temps réduit. Les professeurs des écoles accusent une fatigue que ne compense pas le mercredi.

Les scientifiques disent la même chose depuis longtemps, sans être entendus.

Mais cette fois, il faudra les entendre. Les chronobiologistes disent en effet que la coupure en milieu de semaine est défavorable à l’apprentissage. Nous, enseignants, nous devons aider les enfants les plus défavorisés qui décrochent plus à cause, notamment, de ces rythmes scolaires. Le Sgen ne serait pas hostile à ce que l’on réduise d’une semaine les vacances d’été pour diminuer le nombre d’heures de cours par jour.

Ce serait une crise avec le monde enseignant !

Pas forcément. Il y a beaucoup de nos collègues qui sont convaincus de la nécessité de bouger sur ces questions. Certes, il faut réformer doucement. Une semaine, ce ne serait pas impossible, tout de même. Je dois dire que certains de nos adhérents sont réservés à propos de cette réforme et nous ont reproché d’avoir approuvé l’orientation du ministre. D’autres, en revanche, ont trouvé que nous n’allions pas assez loin.

Il faut éviter la caricature. Les situations ne sont pas partout les mêmes. Par exemple, un professeur des écoles en région parisienne qui subit deux heures de trajet quotidien en RER n’adoptera pas la même approche qu’un collègue de province qui vit juste à côté de l’école. Nous disons donc aux municipalités : « Voyons au cas par cas. » Pas d’uniformité.

Un enseignant qui vit mal ses conditions de travail – il est vrai souvent dégradées – n’aura pas envie de revenir une demi-journée de plus. Mais il doit voir aussi que cette réduction du nombre d’heures par jour améliorera ses conditions de travail.

Le rôle des syndicats, en tout cas du…

Pour continuer de lire cet article, vous devez être abonné.

s'abonner

Déjà abonné ?  Connectez-vous