Temps de lecture 3 min
Extrait de l'hebdo n°3973
Depuis le 24 juin et jusqu’au 15 juillet, les salariés de l’EFS se mobilisent pour exiger une revalorisation salariale et de meilleures conditions de travail.

« [Nous tirons] la sonnette d’alarme auprès de la direction et du gouvernement sur le manque de reconnaissance salariale et sur [les] conditions de travail dégradées [des personnels] », écrivent la CFDT, FO, la CFE-CGC et l’Unsa dans un communiqué intersyndical publié le 18 juin dernier. « Des salaires déconnectés du marché du travail » entraînent un risque majeur pesant sur l’autosuffisance en produits sanguins et sur la sécurité transfusionnelle. Du fait de l’urgence et face à une direction intransigeante, la CFDT (première organisation syndicale au sein de l’EFS) et ses homologues n’ont pas eu d’autre choix que d’appeler les 8 500 salariés que compte l’établissement à la grève. Il s’avère utile de rappeler que l’EFS – établissement public administratif placé sous la tutelle du ministère de la Santé – est chargé de la collecte, la préparation et la distribution des produits sanguins labiles en vue de la transfusion.
Une minorité de salariés ont plus de cinq ans d’ancienneté
« Nos demandes se heurtent à un refus d’autant plus difficile à entendre que la direction, dans le cadre de son “ambition plasma”, voudrait que les personnels consentent à des efforts supplémentaires jusqu’en 2026 », déplore le délégué syndical central Benoît Lemercier. De quelles « demandes » s’agit-il ? Eh bien des revalorisations salariales visant à compenser l’inflation en 2024 (+ 1,8 %), le renforcement de l’attractivité de l’établissement et des mesures d’amélioration des conditions de travail. « Partout, nous manquons de techniciens, d’infirmiers ou d’administratifs. Nous fonctionnons en mode dégradé et faisons face à un taux de rotation du personnel élevé. En Île-de-France, 67 % des personnels ont moins de cinq ans d’ancienneté ! », alerte Benoît Lemercier. Outre qu’il reporte la charge de travail sur les collègues présents, ce manque de personnel conduit, chaque année, à l’annulation de centaines de collectes sur le territoire national.