Les salariés de l’Établissement français du sang en grève

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icone Extrait de l'hebdo n°3973

Depuis le 24 juin et jusqu’au 15 juillet, les salariés de l’EFS se mobilisent pour exiger une revalorisation salariale et de meilleures conditions de travail.

Par Guillaume LefèvrePublié le 08/07/2025 à 12h05

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© CFDT EFS Bretagne

« [Nous tirons] la sonnette d’alarme auprès de la direction et du gouvernement sur le manque de reconnaissance salariale et sur [les] conditions de travail dégradées [des personnels] », écrivent la CFDT, FO, la CFE-CGC et l’Unsa dans un communiqué intersyndical publié le 18 juin dernier. « Des salaires déconnectés du marché du travail » entraînent un risque majeur pesant sur l’autosuffisance en produits sanguins et sur la sécurité transfusionnelle. Du fait de l’urgence et face à une direction intransigeante, la CFDT (première organisation syndicale au sein de l’EFS) et ses homologues n’ont pas eu d’autre choix que d’appeler les 8 500 salariés que compte l’établissement à la grève. Il s’avère utile de rappeler que l’EFS – établissement public administratif placé sous la tutelle du ministère de la Santé – est chargé de la collecte, la préparation et la distribution des produits sanguins labiles en vue de la transfusion.

Une minorité de salariés ont plus de cinq ans d’ancienneté

À propos de l'auteur

Guillaume Lefèvre
Journaliste

« Nos demandes se heurtent à un refus d’autant plus difficile à entendre que la direction, dans le cadre de son “ambition plasma”, voudrait que les personnels consentent à des efforts supplémentaires jusqu’en 2026 », déplore le délégué syndical central Benoît Lemercier. De quelles « demandes » s’agit-il ? Eh bien des revalorisations salariales visant à compenser l’inflation en 2024 (+ 1,8 %), le renforcement de l’attractivité de l’établissement et des mesures d’amélioration des conditions de travail. « Partout, nous manquons de techniciens, d’infirmiers ou d’administratifs. Nous fonctionnons en mode dégradé et faisons face à un taux de rotation du personnel élevé. En Île-de-France, 67 % des personnels ont moins de cinq ans d’ancienneté ! », alerte Benoît Lemercier. Outre qu’il reporte la charge de travail sur les collègues présents, ce manque de personnel conduit, chaque année, à l’annulation de centaines de collectes sur le territoire national.