[Mise à jour] Dans une interview à France Info le 3 janvier, Élisabeth Borne annonce finalement revenir sur la modulation de 40 % de la durée d’indemnisation en cas de chômage inférieur ou égal à 6 %. Le reste du décret, à savoir la réduction de la durée d’indemnisation de 25 % à partir du 1er février pour tous les demandeurs d’emploi, demeure inchangé.

C’est la veille du réveillon de Noël que la CFDT, comme tous les syndicats, « a découvert avec stupéfaction une nouvelle disposition modifiant les règles d’indemnisation des demandeurs d’emploi ». Le projet de décret, envoyé au Conseil d’État, prévoit une baisse de 40 % de la durée d’indemnisation dès lors que le taux de chômage passera sous la barre des 6 % à l’échelle nationale. Cette mesure vient s’ajouter à la réduction de 25 % de la durée d’indemnisation pour tous les demandeurs d’emploi à compter du 1er février 2023 lorsque le chômage est inférieur ou égal à 9 %.
Une nouvelle injustice envers les chômeurs
La CFDT, explique sa secrétaire générale adjointe, Marylise Léon, « dénonce un nouvel arbitrage encore une fois en défaveur des plus fragiles. Elle se battra pour que les précaires, les chômeurs de longue durée et notamment les seniors ne subissent pas cette nouvelle injustice ». En effet, cette baisse drastique et inédite des droits des demandeurs d’emploi n’améliorera en rien leur entrée sur le marché du travail et ne fera qu’aggraver les difficultés rencontrées par ces personnes.
Et la secrétaire générale adjointe de la CFDT de conclure : « Pour la CFDT, l’atteinte de l’objectif de plein-emploi passera par des solutions intelligentes sur la qualité de l’emploi et de l’accompagnement des personnes concernées, des solutions de proximité également pour répondre aux multiples facteurs explicatifs du chômage ». Mais « certainement pas en s’acharnant sur les seuls droits des demandeurs d’emploi, reflet d’une vision stigmatisante, simpliste et archaïque du fonctionnement du marché du travail », comme le fait le gouvernement.