La France reconnaît un État palestinien

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Dans un discours prononcé devant l’assemblée générale des Nations unies, à New York, le président de la République a annoncé, ce 22 septembre, la reconnaissance par la France d’un État de Palestine. La décision est saluée par la CFDT, qui rappelle que le chemin vers une paix juste et durable est encore long.

Par Guillaume LefèvrePublié le 24/09/2025 à 09h00

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© Li Rui/Xinhua-RÉA

Il était 21 h 21 lorsque Emmanuel Macron a pris la parole dans l’enceinte des Nations unies, le 22 septembre. « Le temps est venu. Fidèle à l’engagement historique de mon pays au Proche-Orient pour la paix entre le peuple israélien et le peuple palestinien, je déclare que la France reconnaît aujourd’hui l’État de Palestine. » Par ces mots, la France suit le chemin emprunté quelques heures plus tôt par le Canada, l’Australie et le Royaume-Uni.

L’acte, historique, était « attendu depuis longtemps » par la CFDT, mais il ne constitue pas une fin en soi. « Il devra être accompagné d’initiatives concrètes pour mettre fin à l’impasse et ouvrir enfin la voie à une paix juste et durable », affirme Béatrice Lestic, secrétaire nationale de la CFDT chargée de l’international.

Il n’en reste pas moins que sur le terrain, les opérations militaires comme la rhétorique du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, ne laissent aucun doute quant au manque de volonté de trouver une solution à deux États. « Cela n’arrivera pas. Aucun État palestinien ne verra le jour à l’ouest du Jourdain. J’ai un message clair pour les dirigeants qui reconnaissent un État palestinien après le massacre atroce du 7 octobre : vous offrez une récompense énorme au terrorisme. »

Tous les criminels de guerre devront rendre des comptes

Face à l’inflexibilité et à la fuite en avant meurtrière du gouvernement israélien, la CFDT exige des décideurs français et européens qu’ils soient à la hauteur de leurs responsabilités. « Il est nécessaire d’agir pour imposer un cessez-le-feu immédiat, total et permanent, pour favoriser l’entrée sans entraves et la protection de l’aide humanitaire d’urgence, et de mettre en place des sanctions contraignantes, notamment en suspendant l’accord d’association économique UE-Israël. »

Parce qu’il ne pourra pas y avoir de paix durable sans justice, la CFDT milite enfin pour que les responsables de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, israéliens comme palestiniens, rendent des comptes devant la justice internationale. La libération de tous les otages israéliens (ils sont encore près de cinquante entre les mains du Hamas) et de tous les prisonniers politiques palestiniens constitue également un préalable indispensable à un processus politique renouvelé.

La faim comme arme de guerre

À propos de l'auteur

Guillaume Lefèvre
Journaliste

Depuis le début de la guerre, plus de 65 000 Palestiniens ont perdu la vie et 160 000 ont été blessés. « Rien ne peut justifier la punition collective infligée au peuple palestinien ni la destruction politique de Gaza », a rappelé le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, condamnant par ailleurs l’utilisation par Israël de la faim comme arme de guerre. À Gaza et dans les territoires palestiniens, plus de 500 000 personnes, dont des milliers d’enfants, sont aujourd’hui confrontées à un très haut niveau de malnutrition.