La CFDT soutient l’initiative citoyenne visant à mettre fin au commerce avec les colonies illégales

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iconeExtrait de l’hebdo n°3816

Sollicitée par l’Association France Palestine Solidarité (AFPS), la CFDT soutient l’initiative “Cessez le commerce avec les colonies”. Elle appelle l’Union européenne à respecter le droit international et à agir pour interdire sur son territoire le commerce des produits issus des colonies illégales, partout dans le monde.

Par Guillaume Lefèvre— Publié le 22/03/2022 à 13h00

Vue de la colonie israélienne de Beit Aryeh-Ofarim, située dans le nord de la Cisjordanie.
Vue de la colonie israélienne de Beit Aryeh-Ofarim, située dans le nord de la Cisjordanie.© Corinna Kern/LAIF-RÉA

« L’Union européenne s’oppose à l’annexion et considère les colonies illégales dans les territoires occupés comme un obstacle à la paix et à la stabilité internationales. Mais même si les colonies illégales constituent un crime de guerre, elle autorise le commerce avec elles », déplore la centaine d’organisations signataires de l’initiative, qu’elles soient des syndicales, des associations ou des organisations non gouvernementales.

En France, on retrouve, au côté de la CFDT, la Cimade, l’Union juive française pour la paix ou encore la Ligue des droits de l’homme. D’autres syndicats européens se sont joints à cette action, tels Unite en Irlande ou la CGIL en Italie. Six ans après la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU réaffirmant que l’implantation des colonies israéliennes dans les territoires occupés palestiniens est illégale, cette initiative citoyenne européenne vise à assurer la conformité de la politique commerciale commune avec les traités de l’Union européenne et le respect du droit international.

Éviter de contribuer au maintien de situations illégales

L’initiative a été enregistrée au Parlement européen le 20 février, journée mondiale de la justice sociale. Concrètement, « la Commission européenne est appelée à proposer des actes juridiques fondés sur la politique commerciale commune. Il s’agit d’empêcher les entités juridiques de l’Union d’importer des produits originaires de colonies illégales dans des territoires occupés mais aussi d’exporter des produits vers ces territoires, afin de préserver l’intégrité du marché intérieur et de ne pas contribuer au maintien de ces situations illégales », résume Didier Szliwka, du service International de la CFDT.

Les organisations membres ont maintenant une année pour recueillir un million de signatures de citoyens européens venant d’au moins sept pays membres. Si cette étape est franchie, ce sera au tour de la Commission européenne de formuler une proposition ou d’engager une action. « Nous voulons que l’UE envoie un signal clair indiquant que le fait de tirer profit de l’annexion et de l’occupation ne sera plus possible », insiste le collectif.