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Favorable à une conférence sociale, la CFDT pose ses conditions

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iconeExtrait de l’hebdo n°3888

Le 7 septembre, le président de la République a annoncé la tenue (à une date encore non précisée) d’une “conférence sociale relative à la question des branches où la rémunération est inférieure au salaire minimum et sur l’évolution des salaires et des revenus”. Dans un courrier au chef de l’État daté du 12 septembre, Marylise Léon salue cette initiative au nom de la CFDT mais tire le signal d’alarme.

Par Nicolas Ballot— Publié le 13/09/2023 à 09h56

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© apaimages/Zuma/RÉA

« Depuis longtemps, la CFDT alerte sur la principale préoccupation des travailleurs et des travailleuses : le pouvoir d’achat et le versement de salaires qui permettent de vivre, en France, dignement de son travail, » rappelle la secrétaire générale. Tout en insistant sur la responsabilité première des employeurs et en martelant qu’« il n’est pas normal que des branches professionnelles affichent depuis plusieurs mois des salaires minima inférieurs au Smic », Marylise Léon pointe également la responsabilité de l’État employeur : « Il n’est pas normal que les agents des fonctions publiques voient leurs rémunérations érodées par l’absence de revalorisations sensibles depuis des années. »

Le “plancher collant” du Smic

Du fait des difficultés que rencontre le dialogue social dans de trop nombreuses branches et de la passivité des employeurs, « le Smic, salaire d’entrée dans la vie active, devient pour beaucoup de femmes et d’hommes un plancher collant auquel ils n’échappent pas malgré les changements d’échelon, témoignant de leur engagement professionnel ». Pire, précise depuis des années la CFDT, « lorsque le Smic évolue, le tassement des grilles rattrape les salariés et ne leur offre aucune perspective d’évolution salariale ». Et Marylise Léon d'insister sur les conséquences que cela entraîne: « un ressentiment, ou un découragement des travailleurs, mortifère pour des secteurs entiers qui disent souffrir d’un manque d’attractivité », y compris dans les fonctions publiques. Aussi, la CFDT demande que soit débattue, lors de la conférence sociale, la création d’une commission des bas salaires en remplacement du groupe des experts sur le Smic.

Responsabiliser les employeurs

Parallèlement, elle « demande […] qu’en l’absence de conformité des branches à la loi – qu’il s’agisse des salaires minima ou de la révision des systèmes de classification –, l’État puisse procéder à la suspension des exonérations de cotisations sociales ». 

De même, la secrétaire générale de la CFDT souhaite que la conférence sociale traite « des moyens d’atteindre enfin une égalité salariale entre les femmes et les hommes, la diminution des temps partiels subis par trop de travailleurs et de travailleuses ».

À propos de l'auteur

Nicolas Ballot
rédacteur en chef de Syndicalisme Hebdo et de CFDT Magazine

Enfin, dernière demande de la CFDT : que l’État employeur lance « un chantier structurel important sur les rémunérations et les carrières dans les trois versants de la fonction publique pour rendre le système plus lisible et offrir des perspectives aux agents et aux contractuels ».