Le 28 juillet, cinq syndicats, dont la CFDT, ont adressé un courrier au président de la République. Si le quintet salue l’annonce par Emmanuel Macron de la reconnaissance de l’Etat de Palestine, il l’exhorte à agir pour mettre fin aux massacres en cours à Gaza et à faire respecter le droit international.
« L’inaction politique n’a que trop duré. Il faut imposer un cessez-le feu immédiat, le retour à une aide humanitaire exercée par des professionnels. Seules des sanctions pourront mettre fin à la fuite en avant meurtrière gouvernement de Benyamin Netanyahu » écrivent Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT et ses homologues de la CGT, de l’Unsa, de Solidaires et de la FSU, dans un courrier adressé au président de la République.
L’annonce de la reconnaissance de l’Etat de Palestine par Emmanuel Macron, le 24 juillet et les propos de Jean-Noël Barrot, le ministre des Affaires étrangères, lors de la Conférence sur une solution à deux Etats, sous l’égide de l’ONU, qui s’est tenue à New-York, les 28 et 29 juillet, vont dans le bon sens, mais ne sont qu’une première étape. « Nous saluons votre annonce de reconnaître l’Etat de Palestine lors de l’Assemblée Générale des Nations Unies. Nous souhaiterions même que cette reconnaissance intervienne sans délai alors qu’elle disparait sous nos yeux, insistent les signataires. Le droit international ne recommande pas d’agir, il l’exige. L’inaction est une complicité et l’absence de sanction vaut approbation de la politique que mène le gouvernement israélien, à Gaza d’abord mais aussi en Cisjordanie ».
Le pire scénario de famine se joue actuellement dans la bande de Gaza
« Les destructions systématiques rendent le territoire de Gaza invivable pour les habitants. Les massacres de la population civile sont insupportables et inacceptables et doivent cesser. […] Au-delà d’une guerre asymétrique, c’est une stratégie de famine comme arme de guerre et de déplacements forcés [qui est en cours et documentés par les Nations Unies] », condamnent les cinq syndicats.
Les données du rapport dit « cadre intégré de la classification alimentaire », - une échelle mondiale commune ui permet de classer la gravité et l'ampleur de l'insécurité alimentaire et de la malnutrition- publiées ce mardi 29 juillet sont, hélas, particulièrement alarmantes. « Le pire scénario de famine se joue actuellement dans la bande de Gaza. De plus en plus d'éléments montrent que la famine, la malnutrition et les maladies généralisées entraînent une augmentation des décès liés à la faim. Plus de 20 000 enfants ont été admis pour traitement pour malnutrition aiguë entre avril et mi-juillet, dont plus de 3 000 souffrants de malnutrition sévère. Les hôpitaux ont signalé une augmentation rapide des décès d'enfants de moins de cinq ans liés à la faim, avec au moins 16 décès signalés depuis le 17 juillet ».
Des paroles aux actes
Alors même que l’Union européenne reconnait la violation par Israël de l’article 2 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, les syndicats français dénoncent le refus des démocraties européennes « de poser des sanctions et de s’accommoder ainsi d’une violation de ses principes fondateurs et du droit international ».
« L’inaction de la communauté internationale n’a cessé de nourrir le sentiment d’impunité du gouvernement israélien. Il faut y mettre fin, concluent les syndicats. Vous en avez même l’obligation au regard du droit international et la responsabilité face à l’Histoire ». En plus d’être « à la hauteur de la situation dans le cadre des réunions internationales », elles demandent au chef de l’Etat d’agir pour mettre fin à l’importation en Europe des produits issus des colonies israéliennes et d’interdire l’accès au sol français aux avions et navires chargés de cargaisons d’armes destinées à Israël.