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Extrait de l'hebdo n°3987
Blédina (groupe Danone) a annoncé la fermeture, à compter de 2027, de son usine de Villefranche-sur-Saône, sachant que 117 salariés y travaillent. La production est délocalisée en Pologne, dans une autre usine du groupe.
Même si les salariés la redoutaient depuis plusieurs années, l’annonce de la fermeture de leur usine, le 4 novembre dernier, a été un grand choc. À Villefranche-sur-Saône (Rhône / Auvergne-Rhône-Alpes), le site Blédina, situé en plein centre-ville, est présent depuis cent quarante ans et emploie, aujourd’hui encore, 117 salariés en CDI et une petite vingtaine de sous-traitants. C’est donc toute une communauté qui est aujourd’hui abasourdie.
Il faut préciser qu’avec la baisse régulière de la demande de Blédine, l’usine ne tourne déjà plus qu’à 50 % de ses capacités. La moitié de la production est destinée à l’Afrique, un quart à nos voisins européens et le quart restant à la France. La question du coût de revient a dicté la décision du groupe, consistant à délocaliser la production en Pologne, dans une autre usine appartenant déjà au groupe Danone (et fabriquant déjà des productions pour bébé). L’usine rhodanienne devrait donc, sauf retournement de situation, cesser son activité en juillet 2027. La direction s’est engagée à proposer à tous les salariés un poste dans le groupe ; d’autres mesures d’accompagnement vont sans nul doute être négociées par les organisations syndicales.
Où est la stratégie industrielle responsable ?
Une telle décision reste toutefois difficile à accepter par l’intersyndicale et laisse craindre pour l’avenir des autres sites français de la marque : un à Brive-la-Gaillarde (Corrèze / Nouvelle-Aquitaine), un autre à Steenvoorde (Nord / Hauts-de-France) et le siège de Blédina et Danone Africa, à Limonest, commune située dans la métropole de Lyon (Rhône / Aura). « Blédina, marque emblématique de la nutrition des tout-petits, mérite une stratégie industrielle ambitieuse et responsable. La fermeture de ce site est un signal inquiétant pour la souveraineté alimentaire et la qualité des produits destinés aux enfants, et plus généralement pour les autres sites industriels Danone présents en France », insiste l’ensemble des organisations syndicales de Villefranche. Maintenant que l’annonce est officielle, les discussions devraient rapidement commencer.