En Iran, la politique de la terreur se poursuit

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iconeExtrait de l’hebdo n°3900

Depuis plus d’un an, le peuple iranien manifeste pour ses droits et sa liberté, et ce, malgré une répression violente de la part des autorités. Le 4 décembre, la CFDT et quatre autres organisations syndicales françaises alertaient sur les drames toujours en cours…

Par Guillaume Lefèvre— Publié le 12/12/2023 à 13h00

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© Rainer Unkel/RÉA

« Il ne faut pas oublier ce qu’il se passe en Iran, le pays est toujours en ébullition, la révolution continue, les femmes et les syndicalistes sont toujours opprimés », alerte Didier Szliwka, secrétaire confédéral du service international-Europe de la Confédération. Armita Gavarand, 16 ans, assassinée, parce que refusant de porter le voile ; Qassem Abasteh, exécuté car accusé de « propagande politique » ; Milade Zohre-Vand, tué parce qu’ayant participé au mouvement « Femme, vie, liberté »… La liste des assassinats et exécutions commises par le pouvoir iranien ces dernières semaines est longue. Elle n’est malheureusement pas exhaustive ; pire, elle ne cesse de s’allonger.

La répression s’accentue, les exécutions se multiplient

L’association Iran Human Rights estimait à 600 le nombre de personnes exécutées par pendaison en 2023. « Face à la montée de la colère sociale et populaire liée à la crise économique, le régime dictatorial accentue la répression et multiplie les exécutions, notamment publiques, pour tenter de terroriser la population : depuis le 7 octobre, le régime a exécuté plus de 120 personnes dont des dizaines d'opposants politiques et de militants des mouvements sociaux », alertent la CFDT et plusieurs autres organisations syndicales françaises dans un communiqué commun paru le 4 décembre.

À ces meurtres s’ajoutent les violences et harcèlements au quotidien. Les arrestations et emprisonnements se poursuivent à un rythme soutenu. Et les femmes sont toujours les principales victimes de cette barbarie. « Depuis avril 2023, un arsenal est déployé : retour de la police des mœurs, recours à des technologies de surveillance pour traquer les femmes qui ne portent pas le voile, mise en place d’une nouvelle loi qui prévoit des sanctions encore plus sévères en cas de non-respect du port obligatoire du voile », rappelait récemment Amnesty International.

Les travailleurs pris pour cible

Les travailleurs ne sont pas épargnés. Mobilisés sans relâche depuis la naissance de ce mouvement de contestation d’une ampleur exceptionnelle, ils sont une des principales cibles des autorités. « Nous observons une nette augmentation du nombre d’arrestations d’activistes ouvriers sous des prétextes fallacieux, les autorités iraniennes ciblent de plus en plus des travailleurs et retraités d’avoir organisé des manifestations pacifiques contre la cherté de la vie et les arriérés de salaires », dénonce l’intersyndicale française.

À propos de l'auteur

Guillaume Lefèvre
Journaliste

« Aussi appelons-nous à la libération de toutes les personnes défendant les droits humains et ceux des travailleuses et travailleurs à protester auprès des autorités iraniennes. Nous continuerons de peser partout où nous le pouvons pour que ce message soit relayé et entendu », insiste Didier Szliwka.