Temps de lecture 3 min
Extrait de l'hebdo n°3977
L’intersyndicale française alerte sur la vague de répression massive qui s’abat sur les défenseurs des droits des travailleurs et des droits de l’homme en Iran, où la justice vient de confirmer la condamnation à mort de la militante syndicale Sharifeh Mohammadi.

Au cœur de l’été, le nom de la syndicaliste Sharifeh Mohammadi est venu s’ajouter à la longue liste des militants condamnés à mort par le pouvoir théocratique dictatorial en place en Iran. Quel crime a donc commis cette mère de famille de 46 ans ? Avoir été membre actif du comité de coordination de l’assistance aux syndicats, un collectif qui aide à former des organisations de travailleurs. « Elle n’est coupable que d’avoir inlassablement défendu les droits humains, ceux des femmes ainsi que ceux des travailleuses et travailleurs », expliquent la CFDT, la CGT, la FSU, Solidaires et l’Unsa dans un communiqué de presse commun publié le 2 septembre dernier. Cette décision judiciaire s’inscrit malheureusement dans la politique de terreur voulue par le régime de l’ayatollah Khamenei. Ainsi, depuis le 1er janvier 2025, 863 personnes ont été exécutées, dont 50 syndicalistes.
La peine de mort comme instrument de terreur
« [Nous dénonçons] cette escalade effroyable et l’utilisation de la peine de mort comme outil de répression politique. [Nous dénonçons] les atteintes à la vie et la dignité humaine », poursuivent les signataires, qui, au côté de la Confédération syndicale internationale (CSI), exhortent le gouvernement iranien à abandonner les poursuites à l’encontre de la syndicaliste et réclament sa libération. Plus largement, les cinq organisations syndicales appellent à l’abolition de la peine de mort dans le pays.
« Nous réaffirmons que les condamnations à mort ne sont rien d’autre qu’un instrument de répression et de terreur dans la société, a réagi le Syndicat des travailleurs de la compagnie d’autobus de Téhéran (Vahed). Nous exigeons l’abolition de cette peine inhumaine, sous quelque accusation ou prétexte que ce soit, et l’arrêt immédiat de l’exécution des sentences injustes prononcées contre Sharifeh Mohammadi et les autres militants. »