[Dossier L’Union après la crise] Italie/ Les syndicats appellent à aller plus loin abonné

Protection sociale, service public… : pour les syndicats italiens CGIL et CISL, il est urgent de tirer les conclusions de la crise sanitaire, au risque de faire le jeu des populismes et de voir les Italiens tourner le dos à l’Union européenne.

Par Guillaume Lefèvre— Publié le 27/07/2020 à 07h25

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« La crise sanitaire a fait exploser les inégalités qui existaient déjà dans notre pays. Elle a révélé l’effet désastreux des coupes budgétaires dans nos services publics, en premier lieu l’hôpital. Elle a aussi mis au jour les conséquences de la déréglementation du marché du travail », insiste Salvatore Marra, chargé des affaires européennes et internationales pour le syndicat italien CGIL (Confederazione Generale Italiana del Lavoro). À travers le pays, le virus a engendré une peur croissante des Italiens pour leur futur. La peur de ne pas pouvoir être correctement soignés, la peur de perdre leur emploi. La peur de ne pas pouvoir payer leurs factures. « Il faut redonner de l’espoir. Nous avons évité le pire, mais cela ne suffira pas à long terme », poursuit Andrea Mone, coordinateur de la politique européenne de la CISL (Confederazione Italiana Sindacati Lavoratori).

Les mesures adoptées en urgence doivent servir de base à un nouveau système

Si des réponses face à l’urgence ont été mises en place, grâce à l’action des organisations syndicales – comme l’extension de cassa integrazione (le dispositif de chômage partiel) à tous les secteurs (jusqu’à un salarié sur quatre a été concerné), la création d’une prime pour les travailleurs indépendants, l’introduction d’une prime pour garde d’enfant ou la signature d’un protocole contraignant en matière de sécurité des travailleurs – avec le patronat et l’État, les syndicats italiens appellent à aller plus loin. « Les Italiens sont en colère. Nous demandons des changements radicaux. Notre modèle de développement a montré ses limites », insiste Salvatore Marra.

Même son de cloche chez son homologue de la CISL. « Les mesures qui ont été mises en place doivent permettre de jeter les bases d’un nouveau départ. » Transition écologique, lutte contre la précarité, financement du système de protection sociale, régularisation des migrants, emplois de qualité, réinvestissement dans les services…

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