En 2007, la biscuiterie Poult a transformé son organisation de travail. Elle a choisi de devenir une « entreprise libérée ». Un modèle censé favoriser l’épanouissement des salariés, en renforçant leur autonomie et en limitant les hiérarchies.

« L’entreprise libérée nous a fait gagner en autonomie et en confiance », lancent Frédéric Saulle et Philippe Gevrey, élus CFDT au sein de la biscuiterie Poult. À Montauban, cette « entreprise libérée » emploie 350 personnes et s’enorgueillit d’être l’un des principaux fabricants de biscuits en France.
Chaque jour, ce sont 125 tonnes de barquettes, tartelettes et autres goûters fourrés qui sortent des lignes de production de cette usine « pas comme les autres. » Depuis 2007, à l’initiative de la direction, l’organisation du travail est profondément transformée. Une démarche accueillie avec scepticisme par la CFDT. « Ça nous faisait peur, surtout qu’à ce moment-là la production baissait. On ne voyait pas trop ce que la direction attendait de nous. »
Des échelons hiérarchiques sont supprimés, des investissements sont consentis dans la formation, en contrepartie de l’augmentation du niveau de responsabilité de tous les salariés. L’autonomie des collectifs de travail sur les lignes de production est accrue. Le chef de production disparaît, remplacé par un opérateur de ligne qui gère les plannings, valide les congés, sans aucun rôle hiérarchique. Ces trois décisions ont un impact immédiat. « Lorsque les N + 1 ont été supprimés, des salariés se sont révélés ! s’enthousiasme Philippe. Et la production a aussitôt augmenté. » Pourquoi ? « Parce que quand on leur a demandé leur avis, ils l’ont donné ! Avant, quand il y avait un problème sur la ligne, personne ne disait rien parce que c’était risquer de se mettre le chef à dos ! Maintenant, on le résout ensemble. Les salariés se sont intéressés à ce que faisaient leurs collègues. Ils ont compris les contraintes des autres métiers de la ligne. Ça a…