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Extrait de l'hebdo n°3984

La détermination du budget de la France incarne l’un des piliers de la démocratie représentative. Les députés y traduisent en chiffres des choix politiques qui influencent directement la vie quotidienne. Car les lois de finances ne se réduisent pas à une comptabilité d’État, elles expriment des choix de société. Derrière chaque poste budgétaire se joue une vision : investir dans l’éducation, c’est promouvoir la jeunesse et l’égalité des chances ; renforcer la santé publique, c’est affirmer la solidarité ; accroître les dépenses militaires, c’est affirmer une vision stratégique ; soutenir les entreprises, sous conditions, c’est encourager l’investissement et l’emploi. Le budget est donc un outil politique. C’est aussi un instrument de compromis, car il doit concilier des intérêts parfois contradictoires – entre justice sociale, compétitivité économique et soutenabilité des finances publiques.
Pourtant, le processus budgétaire suscite des critiques. Sa technicité rend difficile l’appropriation citoyenne et nourrit un sentiment d’éloignement du pouvoir. Les débats politiques, quand ils sont dominés par des stratégies partisanes, s’éloignent de l’intérêt général… Toutes ces limites interrogent la vitalité démocratique et appellent davantage de transparence, de pédagogie et de participation citoyenne. Dans ce cadre, la société civile organisée joue un rôle essentiel : par ses analyses et propositions, elle contribue à éclairer le débat. Le Pacte du pouvoir de vivre, qui regroupe plus de soixante organisations, illustre cette contribution collective. La CFDT, en particulier, s’engage à rendre compréhensibles les orientations budgétaires et à défendre une société plus juste et solidaire – en rappelant qu’un sentiment d’injustice fiscale pourrait fragiliser le consentement à l’impôt si les plus aisés contribuent proportionnellement moins. Elle rappelle surtout que la démocratie politique doit dialoguer avec la démocratie sociale avant de faire des choix qui changeront la vie de toutes et tous.