Covid-19 : “Est-ce que notre vie tient à 1000 euros ?” abonné

Adhérente depuis dix ans à la CFDT, Nathalie Masson est hôtesse de caisse à Carrefour à Villiers-en-Bière (77), elle a été élue au CSE de son magasin qui compte 600 salariés. Elle vit seule avec ses deux enfants à 50 km de son lieu de travail. Elle travaillait le 16 mars, jour qu’elle appelle « le lundi noir ».

Par Didier Blain— Publié le 22/04/2020 à 12h25 et mis à jour le 14/01/2021 à 13h59

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Covid WebComment vous sentez-vous en partant au travail ?

Je me sens stressée, angoissée. Les conditions de travail sont très compliquées pour tout le monde face à la clientèle. De plus, en tant qu’élue au Comité social et économique (CSE), je suis très sollicitée pour régler des problèmes d’absentéisme ou de reprise du travail.

Et en revenant du travail ?

Je suis cassée, exténuée et pourtant la vie à la maison continue. Je dois m’occuper de mes enfants surtout la petite qui ne comprend pas toujours bien pourquoi on ne vit plus comme avant, pourquoi on ne fait plus du shopping toutes les deux, pourquoi on ne se fait plus de bisous-câlins. En rentrant, je suis extrêmement vigilante, je laisse mes chaussures dehors et les courses entreposées dans le coffre de ma voiture, je ne les range que le lendemain.

Quelles mesures ont-elles été mises en place pour vous protéger au travail ?

Elles ont évolué au fil du temps. D’abord, il y a eu le « lundi noir ». C’était terrible, on a été débordés par une clientèle massive et on avait juste du gel et des gants. On a même vu un client avec un masque à gaz. Dans le courant de la semaine, le service technique a installé des plastiques pour nous protéger. Les plexiglas sont arrivés plus tard. Ensuite, on a mis en place une caissière par îlot au lieu de deux, et la prise de température frontale tous les matins. Sur les quatre entrées, deux ont été fermées pour gérer plus facilement le flux des clients. Le magasin donne des stylos à ceux qui paient en chèque. Les horaires ont été modifiés, on ferme à 19 heures au lieu de 21 h 30 et, depuis le 6 avril, nous avons des masques.

Est-ce que vous jugez ces protections suffisantes ?

On peut encore les améliorer. Le boîtier des cartes de crédit reste trop près de nous. Le plexiglas s’arrête juste…

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