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Extrait de l'hebdo n°3987
CPK (Carambar Poulain Krema) change d’actionnaire : le groupe vient d’être racheté par l’emblématique italien Ferrero. Pour les salariés et leurs représentants, en quête d’informations, une page se tourne… sans qu’ils puissent savoir à quelle sauce ils vont être mangés. La CFDT demande des éclaircissements.

Ce n’était certes pas une surprise. « Nous savions que le fonds d’investissement Eurazeo, qui nous avait rachetés en 2017, nous revendrait à plus ou moins longue échéance. Ce sont des financiers, nous connaissions leur logique depuis le début », explique Michaël Amadis, le délégué syndical central (DSC) de CPK (Carambar Poulain Krema), groupe de 900 salariés en France répartis dans cinq sites. Cet été, pourtant, lorsque la direction de CPK a annoncé le rachat du groupe par une nouvelle filiale de l’emblématique groupe italien Ferrero (Nutella, Kinder, Ferrero Rocher, Mon Chéri, Tic Tac, etc.), en laissant seulement un mois au CSEC1 pour se prononcer, le DSC CFDT a trouvé que les choses allaient un peu trop vite. « Nous avons obtenu un mois supplémentaire en votant pour une expertise économique. »
“Nous ne voulons pas être des pions”
Le temps s’est écoulé mais des zones d’incertitude demeurent. Tout d’abord, « nous trouvons étrange qu’aucun représentant de l’entreprise qui nous rachète ne se soit manifesté et ne soit venu nous rencontrer », souligne Michaël. Ensuite, le dialogue avec la direction laisse beaucoup de questions sans réponses. « Le PDG nous a dit : “Ne vous inquiétez pas, rien ne change ; restez focus, continuez à travailler, on s’occupe du reste”, résume Michaël. Or nous ne voulons pas être des pions. Être rachetés par un grand groupe solide, à l’image positive, avec des perspectives de développement, ça peut être rassurant, d’un certain point de vue. Mais le problème vient du fait que nous n’avons aucune idée de leur stratégie et de la suite que peuvent prendre les événements. »

Environ quatre mois après avoir racheté WK Kellogg aux États-Unis, Ferrero semble poursuivre sa stratégie de développement, avec un appétit vorace. En Europe, l’ogre italien (fort de dizaines de filiales) emploie plus de 22 000 salariés, dont quelque 1 400 salariés en CDI en France (560 dans son usine de Normandie, le reste dans ses forces commerciales et les personnels des entrepôts et du siège). Fort logiquement, Michaël s’est rapproché de la CFDT de Ferrero et de son DSC, Yann Le Belleguy, afin de lever les zones d’ombre du dossier de reprise. Ensemble, ils exigent, a minima, une rencontre avec la future direction.