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Extrait de l'hebdo n°3970

Du 2 au 13 juin avait lieu la 113e Conférence internationale du travail (CIT), réunissant plus de 5 000 délégués représentant les travailleurs, employeurs et gouvernements des 187 actuels États membres de l’Organisation internationale du travail. Ce rendez-vous annuel, pilier du dialogue social tripartite, s’est tenu dans un contexte international troublé et tendu, marqué par des crises multiples et une remise en cause croissante du multilatéralisme. Plus que jamais, les enjeux de cette CIT étaient cruciaux pour les travailleurs, l’avenir du travail et la justice sociale.
L’adoption du budget de l’OIT pour les deux prochaines années a occasionné une offensive préoccupante. De nombreux États, avec le soutien, cette année, des États-Unis, ont conditionné leur approbation dudit budget à un recul concernant les programmes liés à la lutte contre les discriminations fondées sur le genre ou l’orientation sexuelle. Selon la CFDT, et le groupe des travailleurs à l’OIT, ce chantage inacceptable ne saurait être justifié par un quelconque relativisme culturel. Les droits humains – et ceux des travailleurs en particulier – sont universels et indivisibles. L’OIT doit rester un rempart contre toutes les formes de régression.
Malgré ces tensions, cette CIT aura permis des avancées concrètes grâce à l’adoption d’une convention internationale protégeant les travailleurs des dangers biologiques et l’engagement en faveur d’une convention relative aux travailleurs de plateformes dont le cadre de la négociation a été posé pour la CIT 2026… Elle aura aussi été marquée par un vote historique qui reconnaît la Palestine comme un État observateur non membre, à l’instar d’autres agences onusiennes. La CFDT, qui s’est fortement engagée en faveur de cette proposition, a rappelé son appel à un cessez-le-feu immédiat doublé d’un accès à l’aide humanitaire dans la bande de Gaza ainsi qu’à la recherche d’une solution politique par la reconnaissance de l’État palestinien, notamment par la France.
Enfin, les travailleurs ont exprimé de fortes attentes au sujet du Deuxième Sommet mondial pour le développement social, qui se tiendra du 4 au 6 novembre 2025. Car, à cinq ans de l’échéance, le constat est sans appel : les objectifs de développement durable des Nations unies sont encore loin d’être atteints – et nous paierons le prix de l’inaction politique si nous ne parvenons pas, collectivement, à nous donner les moyens de répondre à cet appel à agir pour éradiquer la pauvreté, protéger la planète et propager la paix et la prospérité d’ici à 2030. L’heure n’est plus aux discours mais à l’action !