Un congrès pour bâtir la Nouvelle-Calédonie de demain

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iconeExtrait de l’hebdo n°3897

Les 9 et 10 novembre, l’Union des syndicats ouvriers et employés de Nouvelle-Calédonie (Usoenc) tenait son 24e congrès à Nouméa. La résolution générale adoptée par les congressistes dresse une feuille de route ambitieuse. Et lors de ce rendez-vous, l’Usoenc et la CFDT ont reconduit leur protocole de coopération.

Par Guillaume Lefèvre— Publié le 21/11/2023 à 13h00

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© Usoenc - DR

« Un moment démocratique important avec des échanges nourris, de qualité, qui impulsent une forte dynamique dans toute l’organisation » : voilà le bilan que tire de ce congrès le secrétaire général Jean-Marc Burette, réélu à la tête de l’Usoenc pour quatre années. « À nous, maintenant, de tout mettre en œuvre pour relever les défis auxquels font face la Nouvelle-Calédonie et les travailleurs et travailleuses du territoire. » Et ces défis sont nombreux !

Jean-Marc Burette (à droite) a été réélu au poste de secrétaire général de l’Union des syndicats ouvriers et employés de Nouvelle-Calédonie.
Jean-Marc Burette (à droite) a été réélu au poste de secrétaire général de l’Union des syndicats ouvriers et employés de Nouvelle-Calédonie.© DR - Usoenc

Vie chère, inflation, précarisation croissante du salariat, industries en souffrance… les enjeux sont multiples. C’est donc très logiquement que ces problématiques viennent nourrir la résolution générale et les revendications de l’Usoenc – sous la forme d’un document (de seize pages) scindé en quatre grands blocs : « La protection sociale et les salaires », « Le modèle économique et le dialogue social », « L’emploi et la formation professionnelle », « La politique industrielle ».

Les propositions d’un acteur incontournable

« Conditions de vie, conditions de travail… : sur chacun de ces sujets, nous avons des propositions et nous serons un acteur incontournable », prévient Jean-Marc Burette. Par exemple en matière de rémunérations, sachant que l’Usoenc revendique une revalorisation des bas salaires de 15 %, ou de vie chère, puisque l’organisation syndicale néo-calédonienne appelle à une reprise des discussions avec le gouvernement et les employeurs sur la pratique de marges excessives.

Concernant la formation professionnelle, elle estime indispensable une évaluation des besoins du territoire en matière d’emploi et de qualité de l’emploi. « Le nombre de ceux qui cumulent plusieurs emplois progresse trois fois plus vite que le nombre des salariés qui n’ont qu’un seul employeur ; dans un pays en pleine mutation économique, ces personnes sont prises en otages et souvent privées de protection ou de droits à l’insertion sociale. »

Enfin, dans sa résolution, l’Usoenc propose deux axes de travail afin que l’industrie locale retrouve sa compétitivité et sa rentabilité : d’une part, la refonte de la « doctrine nickel », un secteur clé pour le territoire, vu que la filière représente 15 000 emplois ; d’autre part, le coût de l’énergie.

Le dialogue social doit reprendre toute sa place

« À l’heure où les politiques privilégient l’économie au détriment de la concertation et de la négociation, le dialogue social doit reprendre toute sa place, et nous y veillerons ! » Plus qu’un souhait, ce sera un leitmotiv durant le nouveau mandat. « Au travers de leurs compétences dans les domaines économique et social, les organisations syndicales ont un rôle à jouer dans l’avenir institutionnel de l’île. Il est de notre devoir et nous sommes en droit d’agir sur ces sujets-là », peut-on lire dans le texte adopté par les congressistes. Les Néo-Calédoniens peuvent compter sur la détermination à agir des 5 400 adhérents de l’organisation.

À propos de l'auteur

Guillaume Lefèvre
Journaliste

Enfin, à l’occasion de ce congrès, l’Usoenc et la CFDT ont renouvelé le protocole de coopération qui les lie depuis bientôt un demi-siècle, avec toujours la volonté de défendre l’ensemble des travailleurs, que ce soit en Nouvelle-Calédonie ou en France métropolitaine. « Nous partageons des objectifs communs et agissons ensemble sans relâche pour la mise en œuvre de réformes porteuses de transformations sociales visant à réduire les inégalités, promouvoir la solidarité, la justice sociale et l’émancipation des travailleurs », rappelle Pascal Catto, délégué outre-mer du service international-Europe confédéral. « Merci à notre organisation sœur qui nous accompagne depuis bientôt cinquante ans dans nos revendications, glisse Jean-Marc Burette. Ensemble, continuons de lutter contre les injustices. »