Seize ans de prison pour des syndicalistes vénézuéliens

iconeExtrait de l’hebdo n°3885

Le 1er août, six syndicalistes et militants des droits sociaux ont été condamnés à seize ans de prison. Leida Marcela León, la secrétaire générale du syndicat Alianza Sindical Independiente (ASI), dénonce cette nouvelle attaque du pouvoir contre le mouvement syndical et contre la liberté d’expression.

Par Guillaume Lefèvre— Publié le 09/08/2023 à 08h43 et mis à jour le 29/08/2023 à 13h32

« Être dirigeant syndical n’est pas un crime », réaffirmait Leida Marcela León, en réaction au verdict prononcé à l’encontre des six militants. En juillet 2022, ils avaient été arrêtés après avoir participé à des manifestations pour des salaires décents et de meilleures conditions de travail. Une décision « injuste dans un procès inéquitable, insiste l’ASI Venezuela. Ces atteintes aux droits civils dans l’exercice de la liberté d’association sont une dégradation des principes démocratiques. Nous, les travailleurs, sommes condamnés à vivre avec le pire salaire du monde, sans contrats collectifs décents, sans protection sociale et sans droit à l’exercice de la liberté syndicale ».

Être dirigeant syndical est synonyme de crime organisé pour le pouvoir

Autre inquiétude pour les syndicalistes vénézuéliens, ces condamnations ont été prononcées dans le cadre d’une loi contre le crime organisée et le financement du terrorisme. « C’est la confirmation de la criminalisation et de la judiciarisation de l’exercice de la liberté d’association car, désormais, au Venezuela, être dirigeant syndical est synonyme de crime organisé, dénonce Leida Marcela León. Cette condamnation désastreuse est une aberration juridique. »

« Nous regrettons profondément cette décision judiciaire qui criminalise les syndicats », a réagi la Confédération syndicale internationale (CSI), qui a interpellé Nicolás Maduro, le président du pays. « Nous exhortons le pouvoir exécutif à agir pour sauvegarder les droits civils et politiques et le droit à la liberté d’association au Venezuela et pour assurer le plus large exercice possible de l’activité syndicale dans le pays et non mettre en péril le processus de dialogue social. »