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Extrait de l’hebdo n°3886
Les partenaires sociaux se sont réunis au siège du Medef pour la deuxième séance de négociation consacrée au régime de retraite complémentaire des salariés du privé (Agirc-Arrco). La matinée a permis de prendre connaissance des positions de chacune des organisations syndicales et patronales avant d’entrer dans le dur des discussions.

C’était aussi la rentrée des classes pour les partenaires sociaux. Après une pause estivale, les organisations syndicales et patronales se sont remises autour de la table ce mardi 5 septembre. Au menu des discussions : les règles du régime Agirc-Arrco pour les quatre prochaines années (2023-2026).
Un rythme de négociation très soutenu
Cinq séances ont été prévues afin d’aboutir à un accord : les 5 et 13 septembre (matin), le 20 septembre (après-midi), le 29 septembre (matin) et le 4 octobre (après-midi). Un rythme extrêmement soutenu tant l’agenda est contraint : afin que les nouvelles règles décidées paritairement puissent s’appliquer dès le 1er novembre, il faut les partenaires sociaux aboutissent au début du mois d’octobre.
Après une première rencontre de calage en juillet dernier, les partenaires sociaux ont mis à profit l’été pour demander aux services de l’Agirc-Arrco des précisions sur les marges de manœuvre du régime et ainsi affiner leurs revendications. Cette rencontre du 5 septembre s’est donc apparentée à un round d’observation qui a permis aux diverses organisations de connaître des positions de chacune d’elles.
Selon la CFDT, l’un des enjeux majeurs de cette négociation est d’assurer le maintien du pouvoir d’achat des retraités. Ces derniers – à qui on a demandé des efforts lors de la période précédente pour faire face aux difficultés financières du régime – doivent obtenir des garanties. La situation financière de l’Agirc-Arrco se révèle en effet nettement plus favorable. Non seulement le régime bénéficie aujourd’hui de la gestion prudente des partenaires sociaux ces dernières années, mais il va également réaliser des économies substantielles du fait de la réforme du régime général.
La fin du malus ?
Avec le décalage progressif de l’âge minimal de départ à la retraite de 62 à 64 ans, il est temps, selon la CFDT, de supprimer le système de malus (le fameux coefficient de solidarité) qui avait été mis en place en 2019. Cette amputation de 10 % de la pension complémentaire pendant trois ans, censée inciter les salariés à poursuivre leur activité au-delà de l’âge minimal de départ, n’a plus guère de sens aujourd’hui. La négociation devrait permettre de déterminer la manière d’éteindre ce dispositif.
« Les deux premières rencontres devront permettre de mieux se comprendre entre nous et d’établir un diagnostic partagé, résume Yvan Ricordeau, secrétaire général adjoint de la CFDT et chef de file de la négociation. Une fois ce travail réalisé, nous entrerons dans le dur de la négociation. Il est encore trop tôt pour avoir une idée du point d’atterrissage des discussions. Je suis de nature optimiste, mais je reste prudent. »