Pouvoir d’achat dans la fonction publique : l’urgence

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iconeExtrait de l’hebdo n°3874

Par Fabrice Dedieu— Publié le 16/05/2023 à 12h00

Stanislas Guerini recevra la CFDT Fonctions publiques le 23 mai prochain.
Stanislas Guerini recevra la CFDT Fonctions publiques le 23 mai prochain.© Thierry Stefanopoulos/RÉA

L’augmentation du Smic au 1er mai a eu des conséquences pour les agents de la fonction publique. En effet, elle a entraîné une réévaluation du traitement minimum des fonctionnaires : il est désormais de 1 750,86 euros bruts mensuels, soit 3,66 euros au-dessus du Smic. Une mesure qui concerne 20 % des fonctionnaires, soit 1,1 million d’agents des trois fonctions publiques. « C’est énorme. C’est aussi un terrible constat : 19 % des effectifs sont payés au salaire minimum, alors que l’on vit une inflation record », commente Mylène Jacquot, secrétaire nationale de la CFDT-Fonctions publiques.

Cette progression du salaire minimum a un autre effet : le « tassement » des grilles salariales. Concrètement, cela signifie que le Smic est désormais supérieur aux montants prévus aux plus bas échelons de la grille de salaires. De quoi annihiler toute progression. « Dans les conditions actuelles, des agents de catégorie C vont passer 12 ans et 8 échelons au Smic avant d’espérer avoir enfin une augmentation de 10 euros ! Ce phénomène concerne aussi les catégories B et, si ça continue ainsi, les catégories A le seront aussi. On atteint de tristes sommets. Comment peut-on, dans ces conditions, donner envie de travailler dans la fonction publique ? », souligne Mylène Jacquot.

Une rencontre le 23 mai

À propos de l'auteur

Fabrice Dedieu
Journaliste

La CFDT-Fonctions publiques, en intersyndicale, a envoyé un courrier à Stanislas Guerini, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, pour demander des mesures d’urgence pour le pouvoir d’achat (tout en rappelant l’opposition à la réforme des retraites). Une rencontre bilatérale avec le ministre est prévue le 23 mai prochain, annonce la secrétaire générale de la CFDT-Fonctions publiques. « Nous souhaitons des mesures les plus rapides possibles et pour tous les agents. Et nous souhaitons plus que les 3,5 % que l’on a eu en 2022. Car depuis, l’inflation n'a pas baissé. Nous souhaitons aussi négocier et ne pas venir à une réunion où l’on nous fait des annonces sur lesquelles il n’y a aucune marge de manœuvre. » Au gouvernement d’entendre le message.