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Extrait de l'hebdo n°3974
N’en déplaise aux populistes, le Conseil économique, social et environnemental est l’“un des rares lieux où se construit du compromis”, rappellent, à l’occasion d’une tribune publiée dans le quotidien “Le Monde”, de nombreux acteurs de la démocratie sociale.
Alors qu’un rapport parlementaire remet en cause le fonctionnement et le coût du Conseil économique, social et environnemental, 70 personnalités de la société civile, dont Marylise Léon, signent une tribune dans le journal Le Monde daté du 7 juillet pour défendre son indispensable rôle. « Depuis 1946, notre Constitution reconnaît que la démocratie ne se résume pas au seul suffrage universel, rappellent d’emblée les signataires. La démocratie repose aussi sur l’écoute des corps intermédiaires, sur la concertation, sur la capacité à inventer collectivement des solutions équilibrées et acceptées par nos concitoyens. »
La nécessité démocratique des corps intermédiaires
« Derrière ces attaques [populistes] se cache souvent un parti pris : celui d’opposer la démocratie représentative aux corps intermédiaires, la légitimité du vote aux voix de la société organisée. Cette pente est dangereusement glissante : avec les mêmes arguments et après avoir fait un “exemple”, on ne tardera pas à opposer peuple tout-puissant et démocratie représentative. Pour les populistes, toute assemblée sera toujours trop chère, trop lente, trop improductive, trop politisée. »
Battant en brèche les attaques infondées concernant son coût – « le budget du Cese, accessible sur son site internet, représente à peine 0,006 % du budget de l’État » –, Marylise Léon et tous les signataires concluent : « Ne laissons pas l’antiparlementarisme primaire gangrener notre démocratie à coups de tronçonneuse. »