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Extrait de l'hebdo n°3974
Le Conseil économique, social et environnemental a voté, le 9 juillet, une résolution appelant les pouvoirs publics à maintenir le cap de la transition écologique. L’urgence climatique ne peut plus souffrir de reculs et de renoncements tels ceux que l’on observe actuellement.

Les alertes se multiplient. Après le 7e rapport annuel du Haut Conseil pour le climat, publié le 3 juillet dernier, c’est au tour du Conseil économique, social et environnemental (Cese) de voter une résolution appelant à « maintenir le cap de la transition écologique ». Signe de la cohésion des groupes représentés au Cese concernant ce sujet, le texte a été adopté à l’unanimité moins une voix (114 voix pour et une voix contre).
Le constat est implacable : dix ans après la ratification de l’Accord de Paris, qui engageait les acteurs à contenir le réchauffement climatique à + 1,5 °C au cours du siècle, il est désormais évident que ledit accord ne pourra être respecté. « Six des neuf limites planétaires ont déjà été franchies, et le + 4 °C à la fin du siècle est de plus en plus probable », a détaillé Albert Ritzenthaler, du groupe CFDT – coauteur avec Gilles Vermot Desroches (Medef) de la résolution intitulée « Transition écologique : la société civile organisée appelle à maintenir le cap ». D’où « l’appel de la société civile organisée à ne pas baisser la garde et à tenir bon sur les objectifs ».
Des reculs nombreux et inquiétants
Des organisations patronales aux organisations syndicales en passant par les représentants des associations, tout l’hémicycle du Cese s’est donc prononcé pour des « politiques en faveur de la transition écologique renforcées et non affaiblies ». Car, là encore, le constat est unanime : les reculs en la matière sont nombreux et inquiétants. Baisse des aides relatives à la rénovation énergétique, fin des zones à faibles émissions (ZFE) actée par la loi dite de simplification, appel à réduire les aides concernant les énergies renouvelables mais également « offensive contre le Pacte vert » – et même « surveillance et pénalisation des militants écologistes », a dénoncé avec force le représentant du groupe Environnement et nature.
Outre le fait que ces politiques marquent un recul des ambitions, leur instabilité – dans le secteur des énergies renouvelables, par exemple, où le stop and go est permanent – crée un climat délétère en matière d’investissements. « Il faut changer de modèle et de méthode », affirme la représentante du groupe précité. Souhaitons que la belle unanimité de la troisième assemblée constitutionnelle de la République se diffuse très largement, au-delà des murs du palais d’Iéna.