Naissance d’une section CFDT chez Ma santé facile

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iconeExtrait de l’hebdo n°3885

Alors que les élections professionnelles approchent, plusieurs salariés ont décidé de créer une section CFDT au sein de cette filiale du géant de l’assurance SwissLife. Avec plusieurs objectifs : faire entendre la voix des salariés et structurer le dialogue social.

Par Guillaume Lefèvre— Publié le 29/08/2023 à 12h00

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© Ma santé facile - SwissLife/DR

« C’est la première fois qu’un syndicat s’implante. Tout est à construire, tout est à organiser », résume Alexandre Boutte, le secrétaire de la toute nouvelle section CFDT de Ma santé facile, entreprise de 220 salariés répartis au sein de douze agences, elles-mêmes disséminées dans sept régions et encore plus de départements, de Cambrai (Nord/Hauts-de-France) à Castelnau-le-Lez (Hérault/Occitanie), en passant par Dreux (Eure-et-Loir/Centre-Val de Loire) et La Penne-sur-Huveaune (Bouches-du-Rhône/Paca). Un beau défi pour la jeune section comptant cinq adhérents et militants, bien décidés à agir sur la qualité de vie et les conditions de travail de leurs collègues et d’eux-mêmes… tout en préparant les élections qui se dérouleront au mois de novembre.

« Il va falloir prioriser ! », affirme Alexandre, à la manœuvre depuis plusieurs mois, conscient de l’ampleur des chantiers à venir. Le militant peut pour cela s’appuyer sur ses expériences syndicales passées. Ancien fonctionnaire et militant de la CFDT-Interco, il est arrivé au sein de cette société dédiée à l’assurance et à la prévoyance en janvier 2020 – trois mois après les élections professionnelles où seuls des candidats sans étiquette se présentaient. « Quand je suis arrivé, nous avons commencé à discuter ensemble ; on a parlé de la CFDT, de ce que cela pouvait apporter, j’ai donné quelques coups de main en amont des CSE… », détaille le conseiller commercial. Cet investissement a fini par payer puisque plusieurs de ses collègues ont décidé d’abandonner leur statut de sans-étiquette et de rejoindre la CFDT.

« Il m’a parlé, encore et encore, explique Isabelle Paulin, élue sans étiquette depuis dix ans, qui a franchi le pas de l’adhésion en juillet dernier. C’est vrai que jusqu’à maintenant, c’était souvent le système D ; c’est compliqué d’avoir les informations, ça demande énormément de temps quand on fait les choses toute seule. » C’est également l’une des raisons qui a poussé Olivier Vandaele, élu sans étiquette depuis 2015, à se décider pour la CFDT : « La réforme des retraites a aussi motivé ma décision, ça faisait un moment que j’y pensais, et c’est de la CFDT que je me sentais le plus proche. C’est un syndicat de projet, force de proposition. »

“Professionnaliser” le syndicalisme et valoriser l’expertise CFDT

Malek Hamada, 38 ans, basé à Marseille, adhérent depuis juin 2023, ne dit pas autre chose. « La CFDT, j’en entends parler depuis que je suis tout petit. Je partage les mêmes valeurs ; ce syndicat a une image positive. Surtout, c’est un syndicat qui est dans le dialogue. » Les évolutions en cours au sein de l’entreprise (Ma santé facile n’a que treize ans d’existence) l’incitent aussi à « professionnaliser » son syndicalisme, convaincu du savoir-faire et de l’expertise CFDT en la matière. « Jusque-là, on était un peu en mode start-up, les choses se discutaient de gré à gré ; ce n’est plus tout à fait le cas maintenant, on est devenu une vraie entreprise. Même si, globalement, le dialogue social se révèle plutôt bon, c’est bien qu’il soit désormais plus organisé, plus pro, que nous puissions avoir plus d’informations aussi. »

Autre avantage souligné par le conseiller commercial : la force de l’organisation. « C’est le plus grand syndicat de France, donc un sacré réseau. Pour nous, c’est également l’occasion d’échanger avec nos collègues du secteur et d’avoir une vision plus globale. » Même son de cloche de la part de Guillaume Dufrenne, qui a rejoint la section à la mi-juillet. « Je n’étais pas forcément dans l’optique d’adhérer, mais puisque je me retrouve dans la philosophie et aussi par sympathie, je me suis dit : “Pourquoi pas ?”. Et puis je sais que je rejoins un collectif où je serais soutenu et épaulé en cas de besoin. » Le néoadhérent découvre évidemment d’autres horizons : « Alexandre m’a proposé de participer à une action saisonniers à Fort-Mahon-Plage [Somme/Hauts-de-France]. Ça permet de rencontrer des gens, de faire autre chose que ce que l’on fait d’habitude, c’est plutôt pas mal ! »

Montrer aux collègues ce que le syndicalisme CFDT peut apporter

Négociations salariales, temps de travail, prise en charge des frais, déplacements, œuvres sociales… : les sujets à traiter ne manqueront pas tout au long du mandat à venir. Et les salariés pourront compter sur la détermination de l’équipe CFDT pour faire bouger les choses. « Le dialogue social est très humain, plutôt bon, mais nous marquerons encore plus de points avec l’étiquette CFDT. Nous avons l’intention de crédibiliser le dialogue social, insiste Alexandre. Nous allons reprendre les accords nationaux, les accords de branche les uns après les autres. S’assurer que nous sommes dans les clous… et tenter de faire mieux ! »

À propos de l'auteur

Guillaume Lefèvre
Journaliste

D’ici aux élections professionnelles de novembre, les militants ne chômeront donc pas. Alors que la liste est presque complète, il ne reste maintenant plus qu’à se faire connaître des salariés et les convaincre du bien-fondé de voter CFDT. Une page Facebook de la section, outil indispensable permettant de faire circuler les informations, verra d’ailleurs le jour en septembre. « Nous sommes déjà bien identifiés, confie Alexandre, mais nous irons partout faire de la pédagogie, détailler notre démarche et expliquer aux collègues ce qu’est le syndicalisme CFDT et comment il peut améliorer concrètement leur quotidien. »