L’urgence sociale est un enjeu mondial

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icone Extrait de l'hebdo n°3985

Par Béatrice LesticPublié le 04/11/2025 à 13h00

Béatrice Lestic, secrétaire nationale.
Béatrice Lestic, secrétaire nationale.© Joseph Melin

Aujourd’hui commence à Doha (Qatar) le Deuxième Sommet mondial pour le développement social, organisé sous l’égide de l’Organisation des Nations unies. Alors que les institutions internationales font face à des attaques sans précédent, notamment de la part des États-Unis et de l’administration Trump, ce sommet réaffirme que le multilatéralisme reste l’alternative à la loi du plus fort et l’expression, même imparfaite, d’une gouvernance démocratique mondiale.

Trente ans après le sommet de Copenhague, la Déclaration de Doha se doit de poser de nouveau les engagements d’éradication de la pauvreté, de réduction des inégalités et de promotion du travail décent, sans oublier les objectifs onusiens relatifs au développement durable à l’horizon de 2030.

La CSI (Confédération syndicale internationale) et le groupe des travailleurs de l’OIT (Organisation internationale du travail), dans lesquels siège la CFDT, ont pesé pour que cette déclaration inclue la reconnaissance de l’importance du dialogue social et le respect des principes et droits fondamentaux au travail (liberté d’association, négociation collective…). Ils sont des vecteurs de progrès social.

Depuis Copenhague, des progrès sensibles ont été accomplis : à l’échelle mondiale, plus d’un milliard de personnes sont sorties de l’extrême pauvreté ; le taux de chômage atteint son niveau historique le plus bas ; le travail forcé et le travail des enfants ont diminué, et l’accès à l’éducation s’est amélioré.

Cependant, les inégalités persistent et la richesse produite est de plus en plus captée par les 1 % les plus riches. Plus de 4 milliards de personnes, dont 2 milliards d’enfants, n’ont toujours pas accès à la moindre protection sociale et deux milliards de travailleurs, majoritairement des femmes et des jeunes, occupent des emplois informels, précaires et sous-payés. De la même manière, la multiplication des conflits et des tensions géopolitiques comme les migrations et les déplacements forcés de populations menacent le développement social et frappent plus violemment les pays en développement.

À propos de l'auteur

Béatrice Lestic
secrétaire nationale de la CFDT

Face à ces défis, ce sommet de Doha ne peut être qu’une simple déclaration d’intentions des gouvernements : il doit marquer leur engagement à accélérer le développement social dans le monde. La CFDT et le mouvement syndical international sont présents au Qatar afin de défendre cette exigence et de rappeler que justice sociale, dignité humaine, paix et démocratie sont intimement liées. Elles constituent les premières aspirations des peuples et sont, naturellement, nos priorités syndicales.