Signez la pétition “Retraites : non à cette réforme injuste et brutale !” En savoir plus

L’intersyndicale durcit le ton

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iconeExtrait de l’hebdo n°3861

L’avertissement est lancé : si le gouvernement et les parlementaires restent sourds à la contestation sociale, le mouvement se durcira. Pour cette quatrième journée de mobilisation, les cortèges étaient encore denses dans de nombreuses villes.

Par Sabine Izard, Fabrice Dedieu et Claire Nillus— Publié le 11/02/2023 à 17h41 et mis à jour le 13/02/2023 à 15h01

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© Chambre noire

Alors que dans des dizaines de villes, salariés et militants battaient le pavé, la quatrième journée de mobilisation contre le projet de réforme des retraites a commencé à Paris, peu avant midi, par une réunion intersyndicale à la Bourse du travail. « La population ne cesse de démontrer sa très forte détermination à refuser le projet du gouvernement », ont fait savoir les responsables des huit organisations syndicales. Dans un communiqué commun, ils rappellent que les Français se mobilisent massivement et que la pétition en ligne a désormais atteint le million de signatures. « Le gouvernement comme les parlementaires ne peuvent y rester sourds. »

Les organisations syndicales et de jeunesse l’adressent comme un avertissement : elles vont poursuivre la mobilisation. Une prochaine date est déjà prévue, le jeudi 16 février, au cours de laquelle les dirigeants des organisations syndicales se rendront à Albi (Tarn) « pour appuyer l’ancrage fort de ce mouvement partout sur le territoire ». « Si, malgré tout, le gouvernement et les parlementaires restaient sourds à la contestation populaire, l’intersyndicale appellerait les travailleurs et les travailleuses, les jeunes et les retraité·e·s à durcir le mouvement en mettant la France à l’arrêt dans tous les secteurs le 7 mars prochain. L’intersyndicale se saisira du 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes, pour mettre en évidence l’injustice sociale majeure de cette réforme envers les femmes. »

La voix du monde du travail

Devant la presse, Laurent Berger a appuyé cette déclaration commune : « D’ici au 7 mars, ça laisse un peu de temps pour les parlementaires et le gouvernement d’entendre les revendications, qui sont extrêmement claires. » Il ajoute : « Qu’est-ce qui fait que l’on n’est pas capable d’entendre, dans un pays comme le nôtre, une expression démocratique, la plus apaisée et déterminée qui soit, et totalement pacifique, de plus d’un million de personnes, avec une mobilisation inédite depuis de nombreuses années ? Nous ne souhaitons pas la violence. Nous continuerons d’exprimer la voix du monde du travail. C’est notre responsabilité. »

« Ce n’est pas que des permanents syndicaux qui vont manifester, ce sont des salariés, des femmes, des hommes, qui font leur travail tous les jours, qui expriment leur mécontentement sur le report de l’âge légal à 64 ans. Il faut y répondre », conclut-il.

Partout en France, les cortèges étaient une fois encore très fournis, ce samedi 11 février. Quelque 70 000 manifestants ont été recensés à Nantes (Loire-Atlantique), 13 000 à Laval (Mayenne), 45 000 à Toulouse (Haute-Garonne), 33 000 à Caen (Calvados) ou 15 000 à Lorient (Morbihan)…

À Paris, des salariés se sont mobilisés en famille, avec leurs enfants, dans un cortège pacifique et joyeux. Les militants CFDT ont répondu présent, les différentes fédérations CFDT ont animé l’après-midi avec des sonos, pour accompagner les manifestants, entre la place de la République et la place de la Nation. Au total, 1,8 million de personnes ont défilé en France.