Temps de lecture 4 min
Extrait de l’hebdo n°3828
Du 8 au 10 juin, un rassemblement réunissant les organisations d’outre-mer liées à la CFDT était organisé à la Confédération. La rencontre a permis de faire le tour de l’actualité des territoires, d’identifier des axes revendicatifs en vue des rencontres avec le ministère et d’évoquer le scrutin dans les élections fonctions publiques.

Vie chère, pouvoir d’achat mais aussi séance de media training… Pendant trois jours, les militants des organisations syndicales des départements et régions d’outre-mer1 et des collectivités territoriales d’outre-mer2 ont eu trois jours d’intenses échanges. « C’est un plaisir de pouvoir se retrouver tous ensemble en présentiel », a lancé en préambule le secrétaire national Yvan Ricordeau, après plus de deux ans de pandémie et de déplacements annulés ou reportés.
Sans surprise, la cherté de la vie est au centre des préoccupations. Déjà confrontés à cette problématique depuis plus de dix ans, ces territoires subissent de plein fouet les conséquences économiques de la pandémie et du conflit en Ukraine. « Nous sommes très inquiets sur l’inflation et la hausse des prix à la consommation », a expliqué Pierre Tuiteala pour l’Union des syndicats des ouvriers et employés de Nouvelle-Calédonie (Usoenc). Même constat en Polynésie française. « Nous avons un gros problème de cherté de la vie », confirme Tu Yan dit Piko, le secrétaire général d’A Ti’a I Mua. « Le pouvoir d’achat est une priorité », rebondit Petelo Lie, le secrétaire général de la CFDT de Wallis et Futuna. À La Réunion, les prix ont augmenté de 3,3 % depuis le mois d’octobre, explique Joël Dalleau, le secrétaire général de l’Union interprofessionnelle régionale (UIR) de La Réunion.
En Guadeloupe, c’est la chute du tourisme qui menace l’économie. « Notre territoire est en récession », alerte Cédric Geolier, le secrétaire général. « Aujourd’hui on ne parle plus de vie chère, mais de vie encore plus chère », résume Pascal Catto, délégué à l’outre-mer à la Confédération.
Problématiques communes
Certaines problématiques sont communes aux différents territoires, à commencer par la non-extension des conventions collectives ou leur non-application – ce qui pénalise les travailleurs. Une bonne nouvelle se dégage néanmoins : à Saint-Pierre-et-Miquelon, les négociations dans le BTP ont permis une hausse des salaires de 5 % dès cette année, puis 2 % chaque année pendant cinq ans, explique Alix Chevin, le secrétaire général de l’union interprofessionnelle locale. Mayotte fait aussi face à une problématique particulière : la non-application du code de la Sécurité sociale a comme conséquence un versement des prestations qui diffère de celui appliqué en métropole, rappelle Yasmina Mabouraka, de l’UI CFDT de Mayotte.
Autant de sujets que la Confédération mettra sur la table lors des rendez-vous qu’elle sollicitera avec le gouvernement. « Vie chère, convergence et égalité des droits, justice sociale seront au cœur du cahier revendicatif que nous remettrons, précise Pascal Catto. Les enjeux liés aux transitions écologiques sont également essentiels. » Au-delà de ses axes transversaux, des propositions seront également faites territoire par territoire.
Les élections dans la fonction publique en ligne de mire
Enfin, ce rendez-vous a offert l’occasion de parler des élections dans la fonction publique de décembre 2022. « Nous entrons dans la dernière ligne droite, rappelle Jocelyne Cabanal, à moins de six mois de l’échéance électorale du 8 décembre. Chaque voix comptera. » Ce sont plus de 200 000 agents ultramarins qui sont appelés à voter. Objectif de cet échange : éviter les écueils et les surprises de dernière minute. Les militants ont donc pu, avec les fédérations présentes lors de ce temps d’échange, faire le point sur la campagne en cours, l’élaboration des listes, évoquer les difficultés rencontrées et y remédier, le cas échéant. « Syndicalement, ce n’est pas simple », souffle Éric Picot, de la CFDT-Martinique, pointant la fragmentation du paysage syndical et la multiplication des listes autonomistes et indépendantistes. En Guyane, le souvenir des élections TPE-PME inquiète ; de nombreux courriers ne sont pas parvenus aux électeurs, rappelle Daniel Clet, de la Centrale démocratique des travailleurs de la Guyane.