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Extrait de l'hebdo n°3984
Pour sa septième enquête Focus, la CFDT s’intéresse aux jeunes ni en emploi, ni en études, ni en formation, ni en stage… les NEETs.

En France, près d’un million et demi de jeunes sont des NEETs1 – c’est-à-dire ni en emploi, ni en études, ni en formation, ni en stage –, soit plus d’un jeune sur huit selon l’Insee, et jusqu’à 29 % dans les quartiers prioritaires. Souvent invisibles car éloignés des institutions, ces jeunes interrogent l’efficacité des politiques publiques qui leur sont destinées.
Dans sa septième enquête Focus, la CFDT leur donne la parole. « L’enquête s’adresse aux jeunes âgés de 16 à 30 ans. Ils peuvent répondre en ligne jusqu’au 9 novembre 2025. L’idée est de mieux comprendre leurs parcours, leurs freins à l’emploi ou aux études et surtout de mieux comprendre comment nos militants peuvent les accompagner dans l’accès aux droits », explique Marie Bretonnière, secrétaire confédérale chargée du dossier jeunes à la CFDT.
Des profils variés, des obstacles multiples
Parmi ces jeunes, certains sont nouvellement diplômés du supérieur et recherchent un emploi (16 % des NEETs selon l’étude de l’Injep2 en 2020 3), d’autres se consacrent temporairement à d’autres activités. Certains sont malades, handicapés ou doivent faire face à des responsabilités familiales. Et d’autres encore sont marginalisés. « Pour nous, ce sont surtout des jeunes en recherche de parcours. Tous ne sont pas issus de milieux défavorisés », explique Marie Bretonnière, même si l’origine sociale pèse lourd puisque 43 % des NEETs ont un père ouvrier et 12 % un père employé, selon l’Injep.
Par ailleurs, une enquête menée par l’institut de sondage Ifop et menée en décembre 2021 auprès de 1 100 jeunes âgés de 15 ans en situation de décrochage scolaire indique que 34 % des NEETs interrogés ont abandonné les cours ou une formation durant leur parcours (48 % l’ont fait au lycée, 19 % au collège, 29 % dans l’enseignement supérieur) 4. « Toutes ces questions sont abordées dans l’enquête. Nous les interrogeons également sur leur santé, leur niveau d’anxiété par rapport à leur situation, les obstacles qu’ils rencontrent (qualification, mobilité, santé, pression sociale ou familiale, logement, discrimination, manque de confiance en soi…). Et aussi le soutien dont ils peuvent avoir besoin, développe Marie Bretonnière. Ce qui est sûr, c’est qu’ils ont des parcours très différents, c’est pour ça qu’on demande à tous nos militants de relayer l’enquête autour d’eux, dans leur entourage, auprès des associations de jeunesse et des missions locales. C’est primordial car on veut pouvoir toucher tous les profils. »
Une restitution publique
Comme c’est le cas chaque année, la CFDT diffusera une restitution en ligne des résultats de cette enquête, lors d’un live sur ses réseaux sociaux et sur son site internet, www.cfdt.fr. Objectif : faire entendre la voix de ces jeunes souvent absents du débat public afin de mieux orienter les actions syndicales et les politiques d’insertion.