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Front commun contre une ponction jugée inacceptable

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iconeExtrait de l’hebdo n°3890

La troisième séance de négociation assurance chômage a concrétisé par une déclaration commune la volonté des partenaires sociaux de s’affranchir du cadrage imposé par le gouvernement.

Par Anne-Sophie Balle— Publié le 29/09/2023 à 11h41

Olivier Guivarch (au centre) est le chef de file CFDT dans le cadre de la négociation assurance chômage.
Olivier Guivarch (au centre) est le chef de file CFDT dans le cadre de la négociation assurance chômage.© Syndheb

La scène est assez inhabituelle : après six heures de négociation et plusieurs suspensions de séance, les chefs de file sont arrivés ensemble (hors CGT) pour une déclaration commune à la presse. « Le document de cadrage gouvernemental de la négociation sur l’assurance chômage se [fonde] sur une trajectoire financière objectivement contestable et des objectifs qui risquent de fragiliser à terme l’équilibre économique du régime », précise le texte, lu au nom des sept organisations syndicales et patronales par Olivier Guivarch, chef de file CFDT.

Le message est adressé au gouvernement, lequel prévoit déjà de ponctionner deux milliards d’euros dès 2023 par arrêté sur les excédents de l’Unédic puis de nouveau deux milliards en 2024 à travers le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). « Tant sur le fond que sur la méthode, ce projet de ponction des recettes de l’assurance chômage, alors même que la négociation est en cours, est inacceptable, fustige la déclaration commune, [et] obère la capacité à discuter d’aménagements de la convention d’assurance chômage. »

Un message au gouvernement adressé plus solennellement

La semaine passée, les partenaires sociaux avaient déjà pointé un document de cadrage « irréaliste » au regard des éléments financiers exposés par l’Unédic, très éloignés des prévisions optimistes du gouvernement. Par cette déclaration commune, ils réitèrent leur message « d’une manière plus solennelle », affirme Olivier Guivarch. « Cela nous permet aussi de poursuivre la négociation sur une base explicitement partagée. »

La CGT, de son côté, a choisi de ne pas s’associer à cette déclaration. Bien qu’elle en partage l’analyse et le fond, elle conteste les économies demandées par la partie patronale dans la négociation sectorielle (enchâssée à celle du régime général) relative à l’indemnisation des intermittents du spectacle. « On a un patronat qui, d’un côté, réfute la lettre du cadrage du gouvernement et, de l’autre, veut en imposer une au champ du spectacle en demandant 15 % d’économies aux intermittents », justifie le négociateur CGT.

À propos de l'auteur

Anne-Sophie Balle
Rédactrice en chef adjointe de Syndicalisme Hebdo

De fait, une autre partie de la séance du 28 septembre fut consacrée au cadrage de la négociation sectorielle, pour laquelle un document avait déjà été remis sur table la semaine dernière. « Nous avons accepté de décaler la date butoir du 20 au 27 octobre pour laisser le temps aux partenaires sociaux du secteur de négocier », précise le chef de la délégation du Medef. Les organisations syndicales, elles, réservent leur position sur une signature de ce document de cadrage jusqu’au 29 septembre au soir…