En Iran, la grève générale donne du souffle à la contestation

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iconeExtrait de l’hebdo n°3853

Début décembre, la mobilisation de la population iranienne a pris un nouveau visage avec un appel inédit à la grève générale. Dans un communiqué commun, plusieurs organisations syndicales françaises réaffirment leur solidarité avec le peuple iranien et appellent à la libération des militants syndicaux emprisonnés.

Par Guillaume Lefèvre— Publié le 08/12/2022 à 11h15

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© Anonymous photographer/MEI-RÉA

C’est un appel aussi inédit que courageux. Du 5 au 7 décembre, une grève générale de trois jours – organisée par les opposants au régime dans le dessein de paralyser le pays – a été largement suivie par la population et les travailleurs du pays, décidés à poursuivre sans relâche leur mobilisation entamée il y a près de trois mois. « Alors que des magasins restaient clos pour le troisième jour de grève consécutif, des étudiants ont défilé et scandé des messages de protestation à travers le pays, malgré une forte présence des forces de sécurité », rapportait l’AFP le 7 décembre.

Des rassemblements ont également été constatés dans de nombreuses villes, malgré les menaces de représailles et la violente répression de la part des autorités. Selon l’ONG Iran Human Rights, 458 manifestants seraient morts depuis l’assassinat de Mahsa Amini, le 16 septembre dernier. Le gouvernement aurait par ailleurs prononcé onze condamnations à mort et procédé à plusieurs exécutions ces derniers jours.

Ce pays où exprimer son opinion est un crime

« En Iran, vouloir constituer des syndicats, manifester, faire grève ou exprimer des opinions ou des convictions déplaisant au pouvoir sont considérés comme des crimes, que le régime iranien réprime par l’application généralisée de sévices et de la torture, de très lourdes peines, ou encore des exécutions arbitraires, des méthodes répressives inacceptables, dignes d’un temps qu’on croyait appartenir à l’histoire », écrivent les signataires du communiqué intersyndical (CFDT, CGT, FSU, Solidaires, Unsa), lesquels appellent par ailleurs à la libération immédiate des manifestants arrêtés ces dernières semaines, défenseurs des droits humains, syndicalistes, étudiants ou journalistes.

À propos de l'auteur

Guillaume Lefèvre
Journaliste

« Nous saluons le courage des Iraniennes et des Iraniens et renouvelons notre solidarité envers les victimes de la répression en Iran. Nous condamnons fermement la répression, les arrestations arbitraires et les sentences de peine de mort. Nous soutenons le combat des femmes qui luttent pour leurs droits élémentaires à disposer de leurs corps et à pouvoir se vêtir comme elles le souhaitent. »