[Dossier Burn-out] La méthode CFDT, être à l’écoute abonné

Victime d’un burn-out il y a quelques années, Éric* a été accompagné par la CFDT de son entreprise. Une fois remis sur pied, il est devenu militant et poursuit ce travail d’écoute et de conseil auprès de ses collègues. Rencontre.

Par Didier Blain— Publié le 27/02/2020 à 08h29

Cadre dans une grande boîte de conseil en solutions digitales pour les entreprises de la région parisienne, Éric a fait un burn-out il y a quelques années. « À l’époque, les militants de la CFDT ont remarqué ma fatigue physique et ont su m’écouter », se souvient-il. Une fois remis, ce jeune quadra est devenu particulièrement attentif à cette question et décèle rapidement les maux de ses collègues. Il en redirigera une dizaine vers la CFDT avant d’adhérer. La section lui propose alors d’entrer dans l’équipe de négociation sur la prévention des risques psychosociaux (RPS).

« Nous avons travaillé pendant deux ans avec un groupe paritaire et un cabinet pour aboutir à un plan d’action avec une série de préconisations, explique Éric. Hélas, la direction a finalement rétropédalé et a accouché d’une coquille vide signée tout de même par d’autres organisations syndicales. Elle a sans doute pris peur pour son image auprès de ses clients pensant que la reconnaissance des RPS serait du plus mauvais effet. » La direction de l’entreprise a tout de même tenté de mettre en place des groupes de parole le soir après le travail à 19 heures. « Nous avons surnommé ces groupes “Canada Dry” [référence au slogan d’une campagne publicitaire célèbre dans les années 80] : cela y ressemble mais ce n’en sont pas. Ils se déroulaient en présence de représentants des RH. Dans ces conditions, il ne faut pas s’étonner que ça ne fonctionne pas », commente-t-il.

Pour autant, l’équipe ne déserte pas le sujet. Elle a acquis une sensibilité, un savoir-faire pour détecter les situations de burn-out ou de RPS. « Qu’il soit adhérent ou pas, le salarié est reçu dans l’entreprise ou en dehors selon son choix, on l’écoute et on le laisse vider son sac, tout en lui garantissant la confidentialité, explique Éric. On lui propose ensuite de se revoir. Ce sont des contacts qui peuvent durer parfois plusieurs mois. »

Cela fait surgir les confessions terribles sur les conditions de travail dans cette entreprise, comme celle de…

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