Covid-19 : [Hôpital d’Orléans, semaine 7] “Les affaires syndicales reprennent !” abonné

Au centre hospitalier régional d’Orléans, mille et une questions se posent à la veille du déconfinement. À l’écoute, les militants CFDT ont listé une série de revendications. La première d’entre elles : une meilleure reconnaissance des agents.

 

Retrouvez les épisodes précédents :
17 mars : Le calme avant la tempête
27 mars : Les soignants en ordre de bataille
3 avril : La solidarité au plus fort de la crise
10 avril : “On est épuisés, et les tensions montent”
17 avril : Bientôt la fin du tunnel ?
23 avril : Entre le pic de la crise et le retour à la normale

Par Marie-Nadine Eltchaninoff— Publié le 08/05/2020 à 09h49 et mis à jour le 27/04/2022 à 12h50

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« Si je n’ai pas de solution de garde pour mon enfant, je fais comment la semaine prochaine ? » La question revient souvent aux oreilles des militants CFDT de l’hôpital d’Orléans, à quelques jours du déconfinement. « Le personnel est à 98 % féminin et, comme chacun sait, les femmes sont encore très impliquées dans la garde des enfants… » souligne, pince sans rire, Chantal Blanchet, déléguée syndicale. L’école a certes continué de fonctionner pour les enfants de soignants mais l’accueil mis en place à l’hôpital, qui couvre une plage horaire plus large, va cesser à partir du 11 mai. Il était pourtant bien utile, ouvert de 6 heures à 22 heures, samedi et dimanche compris, recevant chaque jour en moyenne une quinzaine d’enfants âgés de 4 à 12 ans. « Certaines écoles ne rouvrent pas et la plupart n’offrent pas de solution pour l’accueil périscolaire, constate Chantal. Nous ne savons pas encore de quelle façon les absences des parents de jeunes enfants seront prises en compte. »  

Une question en amène une autre : dans quelles conditions l’activité du CAMSP, centre d’action médico-sociale précoce, où cet accueil avait élu domicile, va-t-elle reprendre ? Trois cents enfants, dont beaucoup sont porteurs de handicap, y sont régulièrement suivis en psychologie, orthophonie ou kinésithérapie. Chantal, qui y reprend son service en tant qu’éducatrice de jeunes enfants, anticipe une forte demande des familles, dont certaines ont connu de grandes difficultés pendant le confinement. Organiser les salles d’attente de façon à éviter tout contact sera compliqué.

Quelles protections après le confinement ?

Les mesures de protection des agents et du public en vue de la réouverture complète de l’hôpital est le sujet du moment. Le retour en grâce de l’hygiaphone, un temps évoqué, a fait long feu : « Les médecins disent que cela ne sert à rien… » La Rubalise et le Plexiglass deviennent les ressources clés pour sécuriser la circulation dans cet hôpital dont l’architecture intérieure privilégie les vastes espaces ouverts, à commencer par la « rue médicale », artère centrale de 700 mètres de long. « Nous allons devoir protéger nos administratifs, nos agents d’accueil et nos secrétaires », s’inquiète Chantal. Les médecins recommandent pour ces dernières le port de la blouse, mais elles ne disposent pas de vestiaire… Mille et une questions d’ordre pratique se posent chaque jour, portées devant le CHSCT par les militants CFDT.

Ceux-ci se sont retrouvés avec plaisir dans leur local syndical, de nouveau ouvert tous les jours, puisque chacun a récupéré l’intégralité de ses heures de délégation. « C’est le retour aux affaires syndicales », note avec satisfaction Chantal. L’une des priorités de la section est de veiller à ce que les agents soient récompensés de leur investissement exceptionnel pendant toute la durée de la crise sanitaire. La prime de 1 000 à 1 500 euros annoncée par le Premier ministre fait l’objet de spéculations diverses. « On regarde tous les jours si un décret n’est pas tombé, note Chantal. On ne sait pas qui va y avoir droit, pour quel montant. Nous attendons des éclaircissements sur cette question. » 

Quid de la prime de 1 000 à 1 500 euros ?

À l’hôpital, les bruits courent. La fameuse prime du gouvernement, mais aussi d’autres rétributions, parfois minimes mais dont la portée symbolique est importante, sont en jeu. Les personnels vont percevoir une prime de contagion, prévue dans un contexte d’épidémie.…

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