Extrait du magazine n°516
Le prochain Congrès confédéral de la CFDT, le 51e du genre, se déroulera à Bordeaux du 22 au 26 juin 2026.
Mais, au fait, qu’est-ce qu’un congrès, et comment se déroule-t-il ?

Tous les quatre ans, le Congrès confédéral est un temps fort de démocratie interne pour la CFDT; il permet de valider l’action des quatre années passées et d’adopter les orientations et les priorités de la Confédération pour les quatre ans à venir. Le Congrès réunit, pendant cinq jours, les représentants des syndicats de salariés, des syndicats de retraités, des fédérations professionnelles, des unions régionales interprofessionnelles, des unions confédérales le retraités et des cadres ainsi que les membres du Bureau national de la CFDT. Cependant, seuls les syndicats et les syndicats de retraités, qui sont les structures politiques de base de la CFDT, participent aux votes.
Débats et prise de décision
Le déroulement du Congrès est très codifié avec deux temps bien distincts : le débat sur le rapport d’activité (il concerne les quatre années écoulées) et le débat sur les orientations pour les quatre années à venir.
Les statuts de la CFDT sont très clairs : « Le Congrès confédéral a tous pouvoirs […] Il détermine l’orientation générale de la Confédération dans tous les domaines. » En particulier, le congrès « entend le rapport d’activité du Bureau national […] en débat et se prononce sur le rapport lors d’un vote spécifique ». Depuis 2022, dans l’optique de permettre l’intervention à la tribune d’un plus grand nombre de syndicats, la durée maximale de chaque intervention est limitée à cinq minutes.
Une fois le quitus accordé à l’activité des quatre années passées, le Congrès « détermine l’orientation générale de la Confédération dans tous les domaines » lors de la discussion et du vote des amendements et des textes d’orientation. Pour le 51e Congrès, le Bureau national a pris la décision de présenter deux textes de résolution. Un premier concernera les évolutions internes nécessaires visant à renforcer la CFDT et sa capacité d’agir dans un monde et un environnement de plus en plus incertains. Il sera aussi question, conformément à l’engagement pris lors du congrès à Lyon, en juin2022, de l’évolution de la cotisation syndicale. Un second texte traitera des sujets revendicatifs que portera la CFDT pour les quatre ans à venir, afin d’agir sur le travail – avec la démocratie à tous les niveaux, tant au travail que dans la société, comme fil rouge.
Avant d’adopter ces deux textes, les syndicats trancheront démocratiquement les grandes orientations lors de débats d’amendements. Nouveauté à l’occasion du Congrès de Bordeaux : alors que, traditionnellement, ces débats prennent la forme d’un duel (démocratique) entre un syndicat défendant l’amendement et un autre le contrant, une nouvelle formule sera expérimentée en 2026; lors d’un débat, les congressistes seront appelés à choisir par leur vote entre trois rédactions proposées.
Enfin, le Congrès « élit le Bureau national », qui assure « la direction et l’administration de la Confédération », et au sein duquel sont élues la Commission exécutive et la secrétaire générale. Souverain, le Congrès de la CFDT peut également modifier les statuts (le texte qui définit et organise le fonctionnement de la CFDT) de la Confédération dans toutes leurs dispositions, voire prononcer sa dissolution.
Visibilité et convivialité
Temps fort de démocratie interne lors duquel « nous construisons ensemble notre feuille de route des années à venir », pour reprendre la formule de Marylise Léon, le Congrès confédéral est également un moment de convivialité et de visibilité médiatique de la CFDT. Ainsi, il accueille de nombreux invités – notamment des représentants de syndicats français et étrangers, comme ce fut le cas en 2022 avec des syndicalistes ukrainiens et afghans –, des partenaires qui tiennent souvent des stands et des journalistes de diverses rédactions. Pour les membres des délégations des syndicats, les cinq jours du Congrès constituent un temps privilégié de rencontres et d’échanges. D’ailleurs, afin de les favoriser, la Confédération travaille actuellement sur l’organisation de « temps off » et d’animations visant à rendre l’événement plus animé et plus rythmé, sans pour autant lui faire perdre sa solennité. Cela devrait se traduire par un ordre du jour quelque peu détendu avec, notamment, des durées de pause rallongées.
Depuis 2010, la Confédération est engagée, conformément à ses orientations, dans une démarche d’écocongrès avec pour objectif de parvenir à la neutralité carbone concernant l’organisation et le déroulement de ses congrès. Elle agit sur les moyens de transport, la composition des repas, en privilégiant les circuits courts et de saison, la nature des équipements, la gestion des déchets, etc. De plus, la CFDT s’engage, comme lors de chaque congrès depuis seize ans, à compenser l’ensemble des émissions qui n’auront pas pu être évitées en participant financièrement à des projets internationaux.
Une démarche participative
En amont du Congrès de Bordeaux, la CFDT s’est engagée dans une nouvelle démarche de démocratie participative pour permettre au plus grand nombre de ses adhérents de participer à la préparation de ses textes de résolution. Cette initiative, appelée La Prépa, a permis,à travers plus de 40 webinaires thématiques, de clarifier des enjeux complexes, d’enrichir les réflexions et de favoriser l’appropriation collective des sujets.
Parallèlement, un formulaire en ligne a permis de recueillir auprès des adhérents
près de 800 propositions qui donnent un éclairage précieux sur leurs attentes